Identitons et ron et ron...

 

Ils ont des chapeaux ronds identitons et ron et ron

 

Ils ont des chapeaux ronds vive la Bretagne
Ils ont des chapeaux ronds vive les Bretons

Les filles, c’est rien que des enquiquineuses ! Déjà, dans les vergers de l’Eden, cette délurée d’Eve pirata une pomme pour que ce lourdaud d’Adam comprenne les subtilités ludiques du mode d’emploi des accessoires dont le Créateur l’avait pourvu dans un but strictement utilitaire

De la pomme découla la mode vestimentaire, car ils virent qu’ils étaient nus, dit la Bible. Et c’est pour ça que les ennuis continuent avec les voiles, burkas et autre tchadors. Que des trucs de filles. Lesquelles avec leurs affûtiaux, fringues et autres fanfreluches mettent en péril l’identité nationale.

Et encore, nous n’avons pas chez nous, les français hexagoniens, des poussées de minarets dans nos rues et nos champs.

Ainsi donc, le voile que portent ces dames serait une atteinte à l’identité nationale. Pourquoi pas ? Mais depuis des années, la casquette US s’est vissée sur les crânes de pas mal de monde par chez nous. Chez les rappeurs, c’est une greffe permanente, par tous les temps, de jour et de nuit, la semaine et le dimanche, et peut-être sous la douche, la casquette US est devenue aussi indissociable du look que la Rolex-gourmette chez les nouveaux présidents.

Question architecture, depuis plusieurs décennies les MacDo imposent, même dans des villes traditionnelles leur déco clinquaille made in América, sans que ça émeuve les foules. Il y a bien quelques grognards qui ronchonchonnent dans leur barbe, que ces saloperies vont nous gâter le palais et déglinguer le climat, mais on ne va pas contre les modes. Les tendances lourdes, c’est comme les Evangiles, on discute pas. Et on mâchouille le pain mou et la viande hachée mouillée de ketchup et arrosée de coca. En d’jean Lewis, of course.

Les exemples ne manquent pas de toutes ces nouveautés exotiques qui sont venues bousculer nos traditions tricolores. Lesquelles ont capitulé depuis longtemps. Jusqu’à nos fromages qui passent sous les fourches pasteurisantes de l’Europe unie, pour devenir des ersatz mi-plastique mi caoutchouc, déclinés en avalanches sous les sunligths des supermarkets. Car pour être « in » dans le marketing, faut jaspiner yankee. The national identity en a pris un bon coup on the cabeza dans les françaises parlures, et c’est pas d’hier que la pandémie sévit..

L’authentique hexagonien garanti sans additifs se fait rare. Cherchez autour de vous si vous avez encore un spécimen en vie du bipède humanoïde portant béret basque, la baguette sous le bras, et le camembert dans la poche, même dans les arrières pays les plus préservés des modernités, ça ne se voit plus. Et à Paris, il n’y a que dans les défilés commémoratifs que le « baîrait français » apparaît de temps en temps. Pour le folklore.

Et maintenant, voilà le minaret qui en remet une couche. En Suisse. L’helvète s’est réuni en conclave, votation et référendum pour bouter le minaret par delà les Alpes. S’il boute vers l’Ouest, il y a une chance que ça tombe chez nous, d’où le refrain et les hululements à l’attentat visuel contre nos agrestes paysages urbains, avec leurs superbes blocs de bétons à l’esthétique d’une sobriété qui ferait le bonheur d’un anachorète en pénitence. Pourtant, les arabesques et les couleurs d’un minaret ça mettrait du fun dans certains quartiers où un arbre meurt de désespoir en 3 saisons.

Le MacDo oui, le minaret non. L’un mettrait en péril une identité que l’autre a largement phagocytée.

Il ne vous a pas échappé que récemment Diams a été très exposée dans les médias, pas pour son nouvel album, que personne ne connaissait, mais pour son foulard. Déferlement de commentaires aussi exubérants que si Britney Spears et Paris Hilton sortaient en tenue de clergywomen ayant perdu leurs pantalons. Le fait qu’elle porte un foulard à la ville agit en prisme déformant, on n’a plus besoin d’écouter pour avoir une opinion tranchée, au vu du foulard, on se fait sa religion. Et la musique dans tout ça ? Absente du débat.

Pourtant les textes sont toujours aussi pêchus, aussi incisifs, mais le voile a voilé le discours.

Il se trouve que je l’ai vue en scène récemment, fin Septembre, invitée par IAM, sa coiffure ne m’a pas spécialement intrigué, moins peut-être que le bonnet en laine d’un spectateur des premiers rangs, qu’on peut voir sur cette photo mal cadrée, mais assez révélatrice de plusieurs clichés à réviser: le rap est violent ? Voyez la petite fille, elle n’était pas la seule gamine dans le public, puis la casquette, pas particulièrement islamiste de Diams, et l’attitude convenue du mec avec son bonnet en laine quand tout le monde est légèrement vêtu. Tiens d’ailleurs pourquoi les filles ne portent pas de bonnets rastas ? Si vous avez une réponse ...

 

Photo Muzik'Elles 2009

Je ne sais pas si cette fille en casquette est un danger pour l’identité nationale et la cause des femmes soumises à des contraintes obscurantistes, mais il me semble qu’il est plus courageux d’être au cœur du problème qu’à la marge des faits de société. Si toutes les filles se mettent à la casquette au lieu du voile, ce serait plus compatible notre art de vivre ? Ma foi, je doute. Mais ce serait une belle façon de répondre à toutes les arguties.

Lilith la rebelle porterait sûrement une casquette façon gavroche, en chantant une carmagnole revisitée « Ah ça ira ça ira, ça ira ça ira, car la femme est l’avenir de l’homme », comme dit un vieux proverbe babylonien. Et on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle

 

Norbert Gabriel.

 

 

Des liens divers pour chanter les chapeaux ronds des bretons, car tout doit finir par des chansons.

(il est déconseillé de chanter à tue-tête les comptines suivantes à la sortie de la messe,  quoi que...)

www.deljehier.levillage.org/textes/chansons_paillardes/chapeaux_ronds.htm

www.francerugby.fr/chansons/chansonvivebretons.html

 

Il y a aussi une version jeune public, option caca-boudin :

 

Ils ont des chapeaux rond vive la Bretagne
ils ont des chapeaux ronds vive les Bretons

Il parait qu'en Italie ceux qui font pipi au lit,
on leur coupe leurs zizi pour en faire des spaghettis

{au Refrain}

Il parait qu'en Angleterre ceux qui font caca par terre,
On leur coupe le derrière pour en faire des pommes de ter

(variante :.... .................................................. du camembert)