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31/08/2015

De la relativité restreinte de la notoriété

 

Y'en a qui disent que les patates
C'est très bon avec les tomates
Les haricots farcis
C'est bon avec les salsifis
Moi qui fais pas d'démonstration,
Je m'écrie quand vient la saison


Ah ! les p'tits pois, les p'tits pois, les p'tits pois
C'est un légume bien tendre
Ah ! les p'tits pois, les p'tits pois, les p'tits pois
Ça n'se mange pas avec les doigts.

 

Flash-back: Il y a quelques années, une revue web culturelle a eu très vite une notoriété certaine. Néanmoins, après 6 ou 7 ans, le constat de son efficacité réelle a été plutôt déprimant.. D'où les p'tits pois... Pas ceux de Dranem, ceux de Pipiou... Explication de texte.

 

Pipiou.jpgAvant que la publicité de marque soit autorisée à la télévision française en 1968, seules les publicités collectives avaient le droit de cité.
Ainsi, en 1966, des producteurs de petits pois se sont offert une page de réclame avec Pi-piou, un petit oiseau qui disait : « On a toujours besoin de petits pois chez soi ». Les petits pois tombèrent dans le PAF, message reçu, le peuple enthousiaste fit l'achat de boites de petits pois, qu'on garda chez soi, au cas où un besoin urgent se ferait impératif. Le besoin fut discret, car la vente des boites de petits pois fit un bond bref, puis retomba aussi sec à son étiage étique. Le message avait oublié de préciser qu'il fallait ouvrir la boite et manger les petits pois. Ce qui aurait pu avoir comme effet collatéral de relancer la vente des ouvre-boites, peut-être aussi des lardons, mais ceci est une autre histoire

 

Revenons à nos moutons et à la notoriété. Cette page de pub montre qu'une très forte notoriété ne garantit pas une efficacité pour les résultats.

 

Trompettes.jpgCe fut le cas pour cette revue web, ça l'est pour d'autres. Avec la nouvelle tendance très lourde pour ce qui concerne le web, d'abord c'est gratuit, ensuite on peut se lâcher, souvent en tout anonymat. Une bonne part des réseaux dits sociaux ont pour lien la philosophie du hater, une sorte de tête d'haineux qui se répand en détestations cordiales. C'est la loi du genre. Si VoiciGala titre en gros « Machin Truc est gentil » ça ne fera pas un gros buzz. Mais si on titre « Machine Chose est une dévergondée qu'a pas d'culotte» jackpot assuré. Et globalement, quand il est question d'esprit, vaut mieux qu'il soit mauvais pour faire sonner les trompettes de la renommée, ça buzze, ça fuse, ça diffuse de l'aigreur, du revanchard vachard, avec cibles bien désignées. Il en faut, il y en a, des têtes de turcs à dézinguer, des fausse valeurs à rabaisser, mais faut pas en abuser non plus, l'excès de bile gâche le teint... L'abus de confiture aussi d'ailleurs...

La morale de cette histoire, larirette larirette, c'est qu'un média web qui professe une pédagogie de l'enthousiasme et souvent perçu comme le camp retranché de quelques ravis de la crêche.

On peut se souvenir que Chorus avait une forte notoriété, ça n'a pas assuré sa survie. L'expérience récente de Chanson rebelle est cruelle, mais l'air du temps, c'est que la chanson, c'est de l'air qui court les rues, longtemps après que le poète a disparu, sa chanson court dans les rues, à l'air libre, et l'air c'est gratuit. Pour le moment. Puisqu'un éminent helvète trouve qu'il est anormal que l'eau soit gratuite (taxer la pluie?) on va bien finir par arriver à une taxe sur l'air potable*...

 

Bugs Bunny.jpgEt la chanson dans tout ça ?  A se demander si le monde a encore besoin de chansons faites à la main, puisque des robots sont en train de nous mitonner du 100% artificiel en faisant de la synthèse de tout ce qui a eu du succès. On touille le tout, on en sort une louche de 3 mn, et au suivant... Et on en fera la pub par tweeter en 140 signes, sans s'esquinter les yeux à lire des chroniques de 1500 signes.

 A part ça? Il n'y aurait pas de pénurie en vue pour la carotte, le navet ou le p'tit pois, d'ailleurs on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle, puisque les OGM remédieraient aux pénuries annoncées...

Non, j'déconne …

 

 Norbert Gabriel

 

Loth et ses filles.jpgPS : dans le genre grosse notoriété, j'aurais pu citer la Bible, dont la majorité des « connaisseurs » ne connaissent que des fragments qu'on leur a prémâchés. Les étatsuniens ont tous une Bible à la maison, mais la plupart en sont restés à la première étape de la pub « p'tits pois », ils ne l'ont jamais ouverte. En un sens ça vaut mieux, parce que parfois, la Bible à la lettre, c'est pas à mettre sous tous les yeux... Les filles de Loth qui couchent avec leur père après l'avoir soûlé, c'est limite sur le plan éducation et vie de famille…

(Genèse 19, 30-38)

Si vous avez raté le début, Loth a quitté Sodome parce que c'était une ville de dévergondés.. No comment pour la suite. Néanmoins c'est de ces incestes que sont nées deux grandes lignées bibliques.

Pour ne pas terminer sur ces propos un chouïa malengroins z'et hérétiques, voici la chanson in extenso par son auteur Dranem, en 1901, quand la chanson de parole savait trouver les mots justes pour parler des choses de la vie

 


 *La taxe sur l'air potable, c'est une proposition de PDG des Etats Unis d'Europe dans Mégalopolis, d'Herbert Pagani. (1972)

Le dessin des trompettes de la renommée est de Pierre Maguelon, dit "Petit-Bobo" un des copains d'abord...

 

Et pour ce qui de l'état des lieux dans pas mal de débats, discussions, forums et autre agoras..

 

com ecoute.jpg

 

03:24 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (2)