19/06/2014
Histoire de photos...
C´que c´est beau la photographie
Les souvenirs sur papier glacé
Pas d´raison pour qu´on les oublie
Les beaux yeux, les beaux jours passés
C´que c´est beau la photographie
Le soleil qu´on fait prisonnier
Pas d´raison pour qu´on les oublie
Les p´tites femmes en p´tite robe d´été
En noir et blanc au 1/50ème
Ça fait d´l´effet sur l´amateur
Et c´est pas rare qu´on s´en souvienne
Comme si elles étaient en couleurs
...
En noir et blanc, on voit pas comme
Ça fait d´l´effet sur l´amateur,
Mais qu´une main ouvre l´album
Et tout se retrouve en couleurs
...
Attention 1, 2, 3, j´appuie!
On sourit pour l´éternité.
In illo tempore, comme disait Jules à César, en ce temps-là, la photographie, c'était du boulot, je ne vous parle pas du temps des pyramides où on gravait au petit burin les images sur des obélisques, mais du temps plus récent de l'argentique. Et des émotions que peuvent faire naître des images photographiques. Celles qui naissent de clichés parfois un peu maladroits, mais tellement riches de sensations. Celles qui sortaient des boîtiers rustiques, films qu'il fallait développer, puis tirer sur papier, brillant ou mat, chamois ou granité… Celles qu'on mettait sous cadre, ou dans un album. Celles que la perfection technique des boîtiers hyper techno des années 2000 ont parfois oublié dans l'obsession de la définition maximum. Glacée souvent
Il y a 70 ans et quelques jours, le 6 juin, un reporter de légende, Endre Ernő Friedmann , dit Robert Capa, débarquait sur la plage d'Omaha Beach, en Normandie... Au cœur de l'action, il utilise le Leica III, léger, solide, maniable, et il fait 119 photos. (soit 4 films de 36 poses) les films sont envoyés au labo de Life en urgence absolue, et le laborantin fait une fausse manœuvre en séchant les films, trop chaud, la gélatine fond, et on sauve 11 photos, qui vont entrer dans la légende. Parce que le flou du support fondu donne à ces images une intensité dramatique qu'aucune photo parfaite n'aurait pu restituer. On voit le mouvement, on devine la tourmente …
Avec nos supers boîtiers high tech numériques, à la définition ultra piquée, pourrions-nous retrouver cette intensité ? Certes, on pourrait lire le matricule du G.I ou compter les poils de sa moustache, comme dans une photo bien posée. Trop parfaite pour être vraie ?
On peut aussi se souvenir que le studio Harcourt, et les grands portraitistes des années 35-40 qui travaillaient avec des chambres grand format dont le «négatif» faisait parfois 30 cm sur 40, mettaient un tulle très fin devant l'objectif pour adoucir le piqué trop précis, et donner un grain de peau plus flatteur...
Et qui savaient aussi saisir un regard.
Et souvent la question se pose, qu'est-ce que je veux montrer ? Qu'est-ce que je montre ? Qu'est-ce qui est vu ? C'est plutôt en partant de la dernière proposition qu'il arrive parfois qu'une photo montre ce qui reste dans l'esprit du public après un spectacle.
Par exemple après un spectacle d'Annick Roux, autour de Francis Blanche...
Un regard ou deux avec Lili Cros et Thierry Chazelle,
ou une ambiance particulière en semi clair obscur... avec Valérie Mischler
C´que c´est beau la photographie
Les souvenirs sur papier glacé
Pas d´raison pour qu´on les oublie
Les beaux yeux, les beaux jours passés...
Avec les Frères Jacques pour la chanson...
et merci à l'écureuil curieux.
Norbert Gabriel
23:10 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : robert capa, les frères jacques, valérie mischler, lili cros, thierry chazelle, annick roux