22/03/2016
Réalité et rêve... La magie du cirque, et du spectacle.
Avec Jeanne Marie Sens, et « Le clown » de Gianni Espostito vient de ressurgir un souvenir qui a bien dans les 30 ans.. Le Cirque d'Annie Fratellini a fait un longue étape de 4 ou 5 mois à Roanne pour préparer un nouveau spectacle. Occasion rêvée de trainer chaque jour entre les caravanes, les camions fabuleux, voir les chevaux, les acrobates à l'entrainement en tenue 'civile''...
Assister aussi aux spectacles qui ont mis le point d'orgue à cette résidence. Et un après midi, en séance scolaire, tourner autour du chapiteau, à l'extérieur, voir le ballet impeccablement réglé de tous les circassiens en action pour que le spectacle tourne bien. Une image m'est restée, ou plutôt deux... Il fallait pousser vers l'intérieur des espèces de gros tabourets sur lesquels les chevaux montaient, et à l'extérieur une jeune femme roulait ces tabourets vers la piste. Blonde, vaguement dépeignée, avec un maillot bleu ciel à paillettes un peu défraichi, et je me souviens bien de son collant reprisé sur le haut de la cuisse. On aurait pu penser de prime abord à un de ces artistes déchus qui essaient de survivre en rêve, de cueillir quelques bribes des lumières de la piste aux étoiles... C'était presque gênant...
Et puis, une demi heure après, j'étais entré sous le chapiteau, la manutentionnaire a priori désabusée était devenue la fée Clochette, même costume, même collant, voltigeant de trapèze en trapèze à 10 m du sol, sans filet, éblouissante de lumière, de grâce, de légèreté, sa crinière blonde en halo étincelant... C'était d'une beauté à couper le souffle. Difficile à photographier, et je n'ai pas montré les photos prises à l'extérieur, pas celles-là sans celles de la voltige, j'aurais eu le sentiment de trahir. Ce que j'avais envie de montrer c'était la fille oiseau qui émerveillait la foule, qui donnait envie d'être l'elfe presqu'immatériel dans son ciel de constellations sur fond bleu nuit de la voute du chapiteau... Et on y voyait les étoiles même en plein jour.
Chaque fois que je vais au spectacle, il y a ce souvenir en filigrane, comment la réalité banale se transmute soudain une féérie radieuse par la grâce d'une pierre philosophale, la scène. Et c'est ce que j'aimerais montrer, ce qui reste dans l'esprit du public après le spectacle, la magie, le rêve.. En espérant que ça donnera envie.
Parfois ça arrive, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.
Et c'est arrivé quelquefois, par exemple avec ces deux-là, le bonheur sur scène, on le voit, ça fait envie... Et on le partage, avec Lili Cros et Thierry Chazelle.
Norbert Gabriel
17:21 Publié dans chanson, Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le clown, jeanne-marie sens, lili cros, thierry chazellecirque