05/12/2012
La mangeuse de nuages
Anouk Aïata Concert La loge 4 décembre 2012
On dirait qu'on est près d'un feu de camp à côté d'une verdine, ou d'une yourte, peut-être un tee-pee, ou dans l'ombre complice d'un bosquet de bouleaux dont les écorces brillent doucement. Ne pas déranger les sortilèges de l'arbre à plumes. Sous cet arbre, une gypsy western chercheuse d'or et de rêve regarde les ronds de fumée qui montent vers la lune.
C'est le conte intemporel de toutes les âmes nomades de tous les pays, venues au rendez-vous de la femme qui mange les nuages. Elles passent en valse ritournelle tendre et et légère, ou en swing profond, embarquées par un violoncelle qui donne de la voix et du rythme, souple et puissant à la fois, et une guitare qui pose ses notes comme des pierres précieuses sur les soieries rouges et blanches d'une Carmen orientale. Ou d'une western gypsy.
C'était un soir à La Loge avec la voix et le geste d'Anouk Aïata, le violoncelle d'Amos Mâh, et la guitare de Jean-Louis Solans. Et tous les mangeurs de lune et de nuages étaient au rendez-vous. Réel ou virtuel, mais tellement perceptible.
Je suis un souvenir qui marche
Voyageur qui cherche les pays imaginaires par delà l’horizon
J’ai l’âme tatouée d’un chemin destiné à n’arriver jamais
Je suis de ces oiseaux migrateurs
Jongleurs musiciens saltimbanques
Qui effacent les frontières au gré du vent
Guetteurs d’arc-en-ciel et de chemins d’étoiles
Ils inventent des musiques métissées de toutes les douleurs
Des chants de cœur battant
De cicatrices ouvertes
Et de ritournelles dansantes bulles légères de champagne
Eclats de rêves et de vie étincelles de bonheur
d’instants éparpillés gaiement le long du parcours
L’important, manouche gitan ou bohémien
Touareg ou bédouin, zingaro, romani
Ce n’est pas le bout de la route,
C’est la route
Je suis un souvenir qui marche
porté par l’écho des notes d’une guitare
Ce chemin de nuage que le vent effiloche
Ce violon qui raconte dix mille ans de voyage
Cette guitare blues fragile au bord du grand fleuve
Ou rouge flamenco dans les rues de Séville
Ce chant éternel venu du fond des âges
Des baladins nomades des tziganes
Des métèques flamboyants de soleils égyptiens
Des oiseaux de passage au regard étoilé
C’est la vie qui danse et renaît chaque matin
Latcho (d)Rom
Patchwork de traces multiples, Garcia-Lorca, Elan Noir, Django Reinhardt, Nina Simone, Nazim Hikmet, Jean Ferrat, Aragon et Ferré.
Aïta, en langue maorie signifie "la femme qui mange les nuages"
15:56 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anouk aiata, nomade, chanson