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01/12/2011

Lettre au Père Noël

Chantons Noël...

 

Noël c'est comme un rythme de jazz,
ça commence tout doucement
on n'entend que la contrebasse
comme le coeur d'un petit enfant.
Et sur ce rythme là:
Noël
Chantez tous avec moi,
Noël
Chantez, chantez tout bas,
Noël,
Noël.

C'est la belle nuit de Noël
La neige étend son manteau blanc
Et les yeux levés vers le ciel
A genoux les petits enfants
Avant de fermer les paupières
Font une dernière prière .

 

et le beau sapin se penche doucement pour caresser les rêves des enfants innocents.

On n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle, la preuve : je viens d'avoir la confirmation que le Père Noël pense à moi. Ça fait bien 60 ans que je doutais de ses pompes et de ses oeuvres, c'est comme Satan, on doute et des fois, on a la foi en crise (Salut Pierre Charras et Henri Courseaux ...)*

Enfin voilà, je n'ai même pas fini de colorier ma lettre -je fais dans le courrier déco, c'est tendance- que les nouvelles arrivent, et plutôt bonnes. Avant Noël, c'est un signe qui ne trompe pas, IL existe. Ou alors c'est bien imité. Jugez sur pièces.

D'abord les femmes et les enfants,- d'abord- voici qu'il est annoncé la présence d'une péniche jazz, « L'Improviste » et hop, swinguons sur la Seine, (ou sur le canal) qui va être honorée d'un concert d'Elisabeth Caumont « Sophisticated Duke »  ** un vrai bonheur musical de jazz tout doux. C'est l'occasion de signaler aussi que « L'improviste » est un merveilleux petit grand livre sur le jazz, dans lequel les mots dansent avec élégance, c'est de Jacques Réda. Mais revenons à mes cadeaux de Noël, même lieu , même bateau, voici Madame Dodièze, spectacle Jeune Public avec la pétulante Céline Caussimon, talent multiforme, qui a beaucoup fait pour « Le moral des ménages » et ensuite pour rester dans les rêves marins et voyageurs, c'est Jacques Yvart « The french troubadour » qui annonce son 31... pas la St Sylvestre, mais son 31 ème album... Au temps de Jehan l'advenu, c'était ça


Rêva tout haut d'écume et de cavale,
S'entortilla dans d'étranges rafales.
Puis au réveil, quand l'aube se devine,
Chanta, chanta deux chansons de marine.

Puis il revint comme il était parti :
Bon pied, bon œil, personne d'averti.
Aux dents, toujours la vive marguerite,
Aux yeux, toujours la flamme qui crépite.

 

Et ça n'a pas changé Rêva tout haut d'écume et de cavale, pour d'autres voyages et d'autres sagas, dans des pays où un ours de mer un aigle et une petite fille refont un monde à leur idée.

Avec peut-être un père Noël dedans ? Finalement Père Noël, si tu reçois ma lettre, tu fais comme pour les 60 dernières, tu oublies... Mes cadeaux de Noël je les ai. En revanche, tu pourrais peut-être faire un petit effort pour les enfants qui sont l'objet des attentions douteuses de la part de religieux à la religion particulière. Dans ce monde étrange où les intégrismes refont des poussées de fièvre urticante, on a vu des cinémas incendiés, on a vu récemment des pièces de théâtre violemment perturbées par des extrémistes de la foi, de ceux « qui croient sans avoir vu » surtout la pièce en question, (Croire sans avoir vu, c'est bon pour toi, ça papa Noël) et on découvre qu'un moine fort réputé pour ses qualités de musicien se laissait aller à des égarements sexuels sur des enfants de 8 à 10 ans, avec la complicité passive de mal de gens de sa hiérarchie terrestre qui savaient, c'est même lui qui leur avait dit, mais qui n'ont rien fait . Je suppose qu'ils ont délégué aux autorités célestes le soin de régler le problème. Mais rien, que dalle, comme les lettres que je t'ai envoyées depuis 60 ans, sans réponses, tu comprends que ça puisse susciter des doutes raisonnables. Les religieux, je n'ai pas de grief personnel contre eux, j'en ai rencontré de formidables, et j'ai toujours dans l'oreille et les yeux ce soir d'hiver , 1953 ou 54 … Je sortais du collège, les frères maristes de St Genis Laval, et en rentrant chez moi, vers Pierre-Bénite – et néanmoins communiste- la route longeait les murs du monastère, où s'élaborait la très fameuse Arquebuse de l'Hermitage ( là on tutoie les esprits d'alambic, mais c'est une autre histoire) donc, en longeant les murs, il y avait de l'autre côté la chapelle, et les frères maristes qui chantaient l'office du soir. C'était … divin. Les choeurs, l'orgue, et le ciel étoilé, il faisait un froid de canard sibérien, mais je suis resté 5 ou 6 minutes les yeux dans les chemins d'étoiles , avec ces choeurs et grandes orgues... Des trucs à vous faire croire en Dieu, ses archanges, ses anges, ses chérubins et ses évangiles musicales. C'est un de ces maristes qui m'a donné les premiers rudiments de guitare, avec les chansons de Brassens « L'auvergnat » ça tombait bien, ça se passait à Riom, en Auvergne, et celles du Père Duval, la première calotte chantante, comme disait le gorille Georges avec une certaine tendresse, parce que ça swinguait bien les chansons du père Duval, ça parlait de fraternité, la vraie, sans étiquette garantissant la bonne couleur de la fraternité, c'est pour ça que Jésus, Pif le chien, et le père Noël me semblaient d'une même famille, avec les mêmes évangiles d'humanité. Mais revenons à nos actus de Noël et à 2011.

Mon vieux papa Noël, tu pourrais aussi aller faire un tour en Syrie, il y a là-bas des enfants qu'on maltraite, pour éviter que les parents aient de mauvaises pensées révolutionnaires, on met le fusil sur la tête du môme, c'est persuasif semble-t-il quand les parents tiennent à leurs enfants. Mais si tu vas voir ça de près avec des intentions interventionnistes, tu serais bien le seul, mets dans ta hotte quelques grenades et équipe ton traineau d'une batterie de missiles, je sais, c'est un peu hard, mais je crains que si tu te pointes avec un chant de Noël et un rameau d'olivier, le principe de fraternité ne doive être puissamment complété par un principe d'efficacité. Quand je dis « on maltraite » c'est de l'euphémisme pour ne pas te casser le moral, et ta bonne humeur naturelle. On rejoue le massacre des innocents, et dans ce théâtre tragique, faudrait s'enguirlander le sapin de boules lumineuses et de cadeaux choisis parce que c'est Noël et la promesse de paix et de bonheur. Bon, la Syrie, c'est loin, c'est pas chez nous, qu'est-ce qu'on peut faire ? Croire au Père Noël, à un Père Noël énervé qui aimerait bien que le monde change un peu... et qui ferait quelque chose pour. Allez, perds pas de temps à répondre, j'écoute les infos, je verrai si tu as bien compris ma lettre, et si tu as fait quelque chose. En attendant, je vais aller voir dans l'île, au coeur de la ville ...

 

 
La Terre tourne, les planètes aussi.
Elles se saluent parfois quand elles se rencontrent
Il peut arriver que l'une ou l'autre
Décide un beau jour de faire un bout de ciel ensemble
Et de tourner au rythme du monde
Et de planer dans l'autre dimension.
Mais Le fait est rare, beau et grave à la fois
Et je me souviens... L'homme est un dieu tombé du ciel.

 

 ( La saga de l'aigle, de l'ours de mer  et de la petite fille, 9'15"  de conte musical et intemporel de Jacques Yvart)

Pour les crises de foi, ou de foie, l'eau d'Arquebuse de l'Hermitage, c'est souverain ! Et pour toi Père Noël, c'est conseillé, l'arquebuse, comme vulnéraire ou argument, c'est toi qui vois.

pano arquebuse.final.jpg

 Et pour les crises d'identité des ex Lyonnais, suivez Guignol, et les canuts..

    
                                            Mais notre règne arrivera
                                             Quand votre règne finira.
                                                     Nous tisserons...
                                            Le linceul du vieux monde
                                                  Car on entend déjà
                                                La révolte qui gronde.

 

Car tout finit par des chansons, même les révolutions.. ( Ou commencent par …) On n'est jamais à l'abri d'un bon Noël, mais quand ?

 

Norbert Gabriel

 

NB c'est aussi le temps des crêches, soyons de notre temps, avec l'âne et le boeuf, je vais mettre un pâtre grec, sa guitare et ses chansons, un p'tit soleil de Naples et de la porte de Choisy, deux Beth de scène, trois p'tites notes de musique, ça ne peut pas faire de mal.

 

*    Pierre Charras, « La crise de foi » (livre) et Henri Courseaux « Ma foi, je doute »(Spectacle)

** « Sophisticated Duke » avec Luca Bonvini  à la slide trumpet et Philippe Milanta au piano.




Commentaires

de la part d'Annick Roux, cette chanson de saison:

Petit papa Noël
Quand tu descendras la poubelle
N'oublie pas de prendre le courrier
P't'être que l'chômage est arrivé

Petit papa Noël
Ce soir, j'ai les boules de Noël
Couvertes de neige artificielle
J'ai froid tout au fond de la moëlle

Y a les radiateurs qui battent de l'aile
Si ça continue, j'vais boire d' l'anti-gel
Joyeux Noël
Joyeux Noël

Petit papa Noël
Tu sais, l'gamin s'est fait la paire
Je sais pas qui se fait la mère
Mais ramène une jeune fille au père

Petit papa Noël
Sur ma crèche il y a des scellés
Des guirlandes en fil barbelé
Pis des conneries à la télé

J'ai mis mes sabots au congélateur
La voix de Tino sur le répondeur
Joyeux Noël
Joyeux Noël

Petit papa Noël
J'ai pas envie d'aller au lit
Tout seul comme un vieux confetti
J'voudrais m'envoler comme E.T.

Plus rien à fumer
Y a plus un mégot
Je roule les épines dans l'papier cadeau
Joyeux Noël
Joyeux Noël

Auteur Allain Leprest, dont l'album Leprest Symphonique est attendu le 7 décembre, chez Tacet.

Écrit par : Norbert | 02/12/2011

Des images qui se dégivrent sur les vitres du temps, un bruit de noix cassées devant la cheminée, une crèche agrémentée de soldats de plomb(sans doute pour protéger Jésus), un sapin décoré par mes frères, une poupée de chiffon fabriquée par ma mère, autant de souvenirs qui "neigent" en ma mémoire quand revient Noël . Oui, j'y ai cru aussi à ce père-noël, et encore :" J'y crois parfois, je vous l'avoue,à n'en pas croire mes oreilles,ah je suis bien votre pareil, ah je suis bien pareil à vous ." Mais le Noël qui vient aura un goût d'orange amère, de mes parents et des trois frères qui me préparaient de si jolis noëls, ne restent que deux frères, dont l'un, (Léon, celui de la rue Saint-Amable)est bien mal en point . Et quand on pense au monde comme il va, à tous ces enfants dont vous parlez, à quoi, à qui peut on croire ? Alors, cette année encore, " Aide toi, le ciel t'aidera", je vais faire la mère noël pour les petits, en espérant les voir rassemblés pour cette occasion , "le pire n'est jamais sûr" n'est ce pas ?
Pourtant, où qu'ils soient sur la terre, en pleine foule ou solitaires, dans leur tour d'ivoire ou de Babel, si les humains qui tournent en rond regardaient tous dans la même direction, ils verraient tous le même ciel, mêmes étoiles, même soleil, l'espoir serait il là, lever les yeux ? Allez, tiens, un p'tit coup d'Arquebuse pour digérer tout ça ...

Écrit par : Danièle | 02/12/2011

Je reviens à cette belle lettre au père-noël, pour prendre les références du conte musical :"La saga de l'aigle, de l'ours de mer et de la petite fille" de Jacques Yvart, car je pense que ça fera de beaux cadeaux pour mes petites nièces . Et je pourrai l'écouter avant de les refiler au père-noël ...Tout de même, dans quels cheminements de l'esprit et de la mémoire peut mener une péniche de jazz-tout-doux . Le rapport avec l'Arquebuse ? Ah oui, les frères maristes! Il faut reconnaître que nos religieux ne se sont jamais contentés de soigner l'âme de leurs frères humains, contrairement à certains, ils se sont toujours attachés à soigner les corps avec gourmandise et ingéniosité, comme en témoigne l'Arquebuse, mais aussi la Chartreuse et autre Bénédictine ...

Écrit par : Danièle | 04/12/2011

Chère Danièle, il va falloir que je fasse une copie de l'album vinyle "chansons insulaires" car je crains que ce conte ne soit devenu introuvable.. mais je vais m'y coller avec plaisir, je fais chauffer la chaîne, et je grave le CD au petit burin , rien ne vaut les bonnes vieilles méthodes...

Écrit par : Norbert | 05/12/2011

Oh merci cher père NO(rbert Gabri) ËL !!!

Écrit par : Danièle | 05/12/2011

Dans un grand élan d'enthousiasme, j'ai annoncé le 31 ème album, alors que c'est le 30 ème, et non pas le 31ème ainsi que j'ai anticipé. Je ne me connais pas de don de voyance particulier, mais quand Jacques Yvart publiera le 31 ème, je pourrais dire que je l'avais annoncé avant tout le monde.

Et je le redis avec force, cet 30 ème album "Niama niama" est une merveille. Ne vous en privez pas, vous le valez bien, n'est-ce-pas ?

Écrit par : Norbert | 30/12/2011

Niama niama, ce sont les petites choses de la vie, " à priori sans importance" ...Des baisers perdus :"mets-le à l'abri dans ta poche-Et réchauffe le de tes mains-Mets-le à l'abri dans ta poche-Il pourra te servir demain.", au sort bien triste du lombric qu'on amène à la pêche et qui est bien près du sort des hommes "à qui on a rien demandé" . Niama niama:"Comme on le dit là-bas-Aux pays du soleil-Niama niama-Toutes ces petites choses là-On les appelle pareil." Sans importance ? " à priori seulement", car le monde entier est dans ces petites choses qui font la vie, et Jacques Yvart nous les raconte avec une infinie tendresse, une poésie colorée de musiques métissées, guitares country, reggae ou espagnole, percussions, flûtes et piano et voix . Chaque chanson est un "morceau d'humanité, précieuse, inoubliable", et là, j'emprunte au billet de François Morel, ce matin sur France Inter, qui parlait de l'exposition des dessins de Sempé . Presque rien, des plaisirs minuscules qui font les petits bonheurs de la vie . Le monde entier est dans un dessin de Sempé et dans chaque chanson de Niama niama . Mais, chut! n'en parlez pas trop, c'est juste pour les amis ...J'en ai déjà distribué quelques uns, mais comme un grand cru, juste à ceux qui sauront l'apprécier ...

Écrit par : Danièle | 30/12/2011

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