07/12/2013
Radiotages suite …
Aujourd’hui je suis ce que je suis
Nous sommes qui nous sommes
Et tout ça c’est la somme
Du pollen dont on s’est nourri...
Décembre 2013 France Inter fête ses 50 ans... Merci aux chercheurs de pépites qui ont retrouvé des moments de radio drôles, émouvants, toujours jeunes. Les voix n'ont pratiquement pas changé, Kriss, en 1980 ou en 2009, c'est la même voix, éternellement jeune et vivante. Sur un air de poissons volants, toujours à coeur et à Kriss.. en roue libre ou Portraits sensibles..
Samedi 7 à midi, Philippe Meyer remet à la une quelques belles pages de Pollen, et des souvenirs surgissent, tiens, le premier passage de Juliette dans Pollen, je vois exactement où j'étais ce soir là... au bord de la Saône, en Bourgogne...
Dans ce salut à Foulquier, et à son éclectisme musical exemplaire, Philippe Meyer lit des extraits d' Au large de la nuit, le roman biographique de Foulquier, un livre publié en novembre 1990, un très beau témoignage, sans fausse pudeur ni artifice, très bien écrit.
Avec l'histoire et les histoires d'un passionné de la vie qui a fait de la chanson et ses multiples facettes son étendard de bourlingueur saltimbanque.
Au passage, dans les extraits de Pollen offerts par Philippe Meyer, j'entends Louis Chedid, il y a plus de 30 ans, que la chanson selon son approche, est celle qui raconte des histoires, je sais maintenant d'où je tiens cette présentation de la chanson que je préfère à « chanson à texte » … C'est aussi Juliette qui rappelle que dans les bars à Foulquier, on pouvait croiser Maurane, Higelin, Mama Béa, Charlélie Couture, Vanessa Paradis, Barbara, Souchon, Elisabeth Caumont, la diva du jazz, Elisabeth Wiener, la diva tout terrain, Lavilliers ou Thomas Dutronc... C'était la chanson dans tous ses états, sauf en conserve. La scène, la scène, la scène... avec la chanson flibustière, sans code barre, comme celle de Richard Desjardins, un artiste entendu souvent dans Pollen, alors qu'il n'avait aucun album diffusé en France. Tu m'aimes tu ? Beaucoup...
Jean-Louis Foulquier a été mis en retraite, comme ça, en 2008, auparavant l'émission avait été progressivement amputée, de quotidienne, elle était passée en fin de semaine, c'est toujours comme ça avec la chanson, quand les directions de programmes annoncent la fin de partie, et Pollen, emblême de la chanson plurielle, a été limogé sans aucun remplacement sous quelque forme que ce soit. On a retrouvé le même processus avec « Sous les étoiles », porté disparu sans succession. Alors que le radio crochet semble témoigner de la quantité de postulants, pour la qualité, on saura bientôt ce qu'il en est. A la radio, il y a, depuis 20 ans une érosion constante de la part « chanson » dans les programmes. Mais pas de chialage,
Mettre un bicorne à la romance,
et la mener à l'institut,
avec des orgues et que ça danse,
La poésie est dans la rue
Et c'est aussi dans les rues que naissent les révolutions. Pour revenir aux souvenirs de radio, et à l'anniversaire de France Inter, avec l'hommage à Foulquier par Philippe Meyer, aux extraits qu'il a lus Au large de la nuit, un détail à signaler, ce que n'a pas fait Philippe Meyer pour ne pas être suspecté de flagornerie, la voix de Foulquier a été mise en page par la plume de Varrod, et mémoire qui ne flanche pas, je me souviens très bien de l'émission dans laquelle Jean-Louis saluait le travail de Didier, pour l'avoir si bien compris, traduit, écrit... C'était en 1990... Hier quoi …
On ne saurait passer dans ce paysage de souvenirs, sans évoquer celle …
Qui pourrait être un hommage à la chanson, celle qui vit sans abdiquer, malgré tout.
Dans quelques jours, Noêl, qui prouvera peut-être qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.
Norbert Gabriel
Merci à Pierre Barouh, Léo Ferré et Moustaki pour leur aimable participation.
17:10 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : radio, france inter, kriss, foulquier, didier varrod
Commentaires
Que de beaux souvenirs en effet pour ces auditeurs qui ont été nourris de ce Pollen fécond ! et quelle émotion d'entendre la voix chaleureuse de Jean-Louis Foulquier qui nous ramène...Quelques années en arrière . Comment ne pas être en colère quand on entend sur cette même radio qui nous a appris à aimer ce qu'il y a de mieux dans la chanson française, les chansons de scène, à textes et à voix aussi , les chansons qui racontent, qui gueulent ou qui caressent , quand on entend un chroniqueur dire qu'en France aujourd'hui : " Il n'y a que des chanteurs à voix aux textes indigents , ou des chanteurs à textes aux voix anémiques" ! De toute évidence, celui là n'a pas été nourri du même pollen . Et un souvenir m'est revenu aussi, en écoutant Ivry Gitlis lors de la folle fête de la musique de 1984 à la Concorde . Ce jour là,on était à l'hôpital de Riom , avec ma fille qui venait d'être opérée, et on avait ouvert la fenêtre pour écouter jouer l'orchestre symphonique qui était venu tout exprès pour elle jouer dans la cour de l'hôpital . Autrement,de bons moments rappelés pour les 50 ans de notre radio , dont la belle voix de Kriss qui ranime tant de belles rencontres au coeur des gens, mais , j'aurais aimé qu'on se souvienne de Gérard Sire, de Daniel Hamelin que j'aimais beaucoup aussi, qu'on ait une pensée pour Isabelle Dhordain ...Et tous ceux qui ne seront pas sur la photo d'anniversaire , au lieu, par exemple de nous bassiner avec Elkabbach ou PPDA comme cet après-midi , mais comme ils ont très vite fermé les commentaires sur ce sujet, je n'ai pas pu le dire , merci de m'en donner l'occasion ici . Et, oui, France Inter c'est la radio de ses auditeurs, espérons qu'ils seront écoutés , car j'ai pu constater beaucoup de nostalgie et pas mal de mécontentement dans les commentaires des émissions souvenirs ...Alors on n'abdique pas , on revendique , et comme disait Voltaire " Ne nous remets pas au gland quand nous avons eu du blé" Et oui, on est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle .
Écrit par : Danièle Sala | 07/12/2013
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