28/06/2014
Radio days, là bas...
Le soleil luit
Sur les villes et sur les champs
Tout là-bas un paysan
Suit sa charrue en chantant
Deux messieurs bien
Parlant de chasse et de chiens
Dans un bar américain
Boivent le whisky du matin
Un enfant bleu
Dans son berceau de bois blanc
Fermant ses yeux innocents
Meurt tout doux tout doucement
La Seine plie
Sous le ventre des chalands
Sur la berge deux enfants
S'enlacent en souriant
Cent mineurs crient
Sous le poids d'un continent
Là-haut passe un régiment
Il y aura dix survivants
Le soleil luit
Sur les villes et sur les champs
C'est par la TSF de mon grand'père que cette chanson est entrée dans ma vie, au sens propre, elle parlait d'un enfant bleu, et nous avions une petite voisine qui était cette enfant bleue mourant tout doucement... Comment une enfant de 10 ans peut-elle mourir d'une maladie bleue? C'est joli le bleu, les maladies rouges, on connaissait, la rougeole, la grippe fiévreuse, l'angine rouge, les genoux sanguinolents, mais du bleu ?? à part le bleu de méthylène...
Actualités, c'est aussi la radio qui fait voyager, on allait déjà voir là-bas si on y était, vers les nuits du bout du monde, là où il y a une rue qui monte et ne descend jamais... De la bourlingue au fil des ondes, sur des voiliers imaginaires vers des îles au trésor à découvrir.
Dans ces grands voiliers mythiques, il y avait des capitaines de génie, mais cette marine était gouvernée par une discipline impitoyable, souvent une machine à broyer les marins, c'était le prix à payer pour la conquête des océans et des pays lointains...
Le reportage, tous les enfants, et même les grands, ont rêvé d'être Tintin, Rouletabille, Daniel Boone, puis Jack London, St Ex, Hemingway, Ambrose Bierce ou Robert Capa, pour aller dans un rade de Paramaribo ou d'Adélaïde, ou de Tampico, une sorte de Kabaret de la dernière chance ous'qu'on chante les vieilles rengaines du pays en pleurant dans son verre de tord-boyaux.
On se faisait ses propres images, avec les couleurs qu'on voulait, avec les musiques rencontrées quand on suivait la piste pour retrouver Charlie dans un piano-bar de Shanghaï ou de Harlem. Ce sacré Charlie qui ne devait pas s'embêter en faisant la coulée douce … et Mondieu-mondieu-mondieu-mondieu-mondieu, on se dit parfois qu'il y a des gens qui ont tiré la radio vers ces chemins qui montent et ne descendent jamais, tandis que d'autres ont plus le goût des autoroutes bien balisées et bien aseptisées.
Que restera-t-il de nos enfances quand le monde sera standardisé aux ukases des marchands de temps de cerveau disponible ?
Une chanson ?
Qui peut nous dire quand c’est fini
Qui peut nous dire quand ça commence
C´est rien avec de l´imprudence
C´est tout ce qui n´est pas écrit
L´enfance
Qui nous empêche de la vivre
De la revivre infiniment
De vivre à remonter le temps
De déchirer la fin du livre
(...)
L´enfance
C´est encore le droit de rêver
Et le droit de rêver encore
Mon père était un chercheur d´or
L´ennui c´est qu´il en a trouvé
Salut Mermet ..
PS: Ni dieu ni maître, mais des maîtresses, la liberté, l'égalité, la fraternité...
"Actualités" est une chanson d'Albert Vidalie et Stéphane Golmann, chantée et popularisée par Montand, (avec Henri Crolla à la guitare)
https://www.youtube.com/watch?v=njfz4cwwyrI&feature=kp
14:14 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : daniel mermet, france inter, là bas si j'y suis
Commentaires
Oh là là ! vous remettez une couche à mon vague à l'âme de ces derniers jours !
Est ce qu'on retombe en enfance quand on a cette nostalgie là ? Ou est ce que certains ne guérissent jamais de cette enfance, de toute cette vie de voyages, d'aventures, vécues par la magie des ondes ? Nous avons fait les mêmes voyages, connu les mêmes îles, les mêmes escales, les mêmes nuits du bout du monde , fait les mêmes rencontres,et suivi ce sacré Charlie de chair de poule en coulée douce, sous un crumble d'étoiles, sur un air de poisson volant, nous avons été fertilisés par le même pollen , des voyages au coeur du monde, des voyages au coeur des gens et des voyages au coeur du réel , avec ce capitaine exigeant, rigoureux et courageux qu'est Daniel Mermet . La vie est une succession de départs, mais :
" On n'oublie rien de rien
Ni ces départs, ni ces navires
Ni ces voyages qui nous chavirent
De paysages en paysages
Et de visages en visages
Ni tous ces ports, ni tous ces bars
Ni tous ces attrape-cafard
Où l´on attend le matin gris
Au cinéma de son whisky ."
D'habitude, le samedi, à midi, j'ai le coeur en fête au premier bonjour sonore de Philippe Meyer qui annonce monts et merveilles en chansons, une heure de bonheur musical volée au quotidien , aujourd'hui, j'ai éteint la radio à midi, et j'ai mis un CD de Sansévérino pour me remonter le moral ...
Écrit par : Danièle Sala | 28/06/2014
De la part de Jacques Yvart
Salut Norbert,
C'est à Vilamoura, en Algarve. Si tu as l'intention de venir faire un tour par là, préviens quand même un peu à l'avance...
Merci pour "Actualités" et
Amitiés,
Jacques
Écrit par : N Gabriel | 29/06/2014
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