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02/02/2015

Vivre ou survivre, tranches de vies

 

454 sans-abris morts en 2013 en France, dont 15 enfants

 


Le clochard
A quoi peut-il penser
Peut être à son passé
Qui peut le dire
Dans un bar
De l'autre côté de la rue
Y'a un drôle de chahut
Des chants, des rires
Un clébard qu'a un beau petit manteau
Vient renifler le clodo
Puis il se tire
Vers le bar
Sifflé par son papa
Qui aime les bêtes mais pas
Pas les clochards

 

Quel regard sur le clodi-clodo SDF, sans abri, le squatter des bancs publics, bancs qu'on encercle de grilles ou qu'on équipe de clous rétractables moyennant finance pour éviter que des mal vêtus, mal lavés ne polluent le paysage de leur misère visible ? Cachez ces pauvres qui désobligent le regard des braves gens trop sensibles... et puis il y a des enfants qui pourraient voir ces horreurs, des pauvres qu'ont même pas la décence de se cacher sous les ponts.

 

Trois points de vue qui se croisent,

 

Soyons bonne poire, versons un pourboire
Dans la patte noire du clodo
Pendant que tout foire, lui sur la mer Noire
De son rouge pinard, ho hisse et ho
Il craque et titube comme un vieux rafiot
En gueulant un tube de tuberculo
Litron dans la fouille, traînant sa gadouille
Il part en quenouille dans l'avenue Junot
Clodi Clodo

 

C'était le temps du folklore parigot, mais les temps changent, les mots aussi, on fait dans le politiquement correct, Ouste le clodo de l'argot de Pantruche, voici le SDF de l'énarque qui parle corrèque et réguyer !

 

Ce qui me blesse esse - esse
C'est d'être soldé dé dé
Pour pas bézef ef ef
S.D.F.
J'ai pas d'adresse esse - esse
Rien à garder der der
J'ai pas l'téleph eph eph
S.D.F.

 

Et encore heureux, le SDF de Leprest peut aller chez Youssef trouver un peu de chaleur humaine, c'est pas le cas de « Chiffon » qui illustre bien la tendance lourde des temps présents,

 

Je suis cette silhouette
Cette voix qu’on envoie
Comme un vent
Si souvent promener
Cette main parchemin
très usée mais rusée
qui s’approche et s’accroche
aux passants
Ce poisseux et crasseux
de bonhomme qu’on surnomme
la verrue de la rue Maupassant

 

Celui là n'a pas le repos pittoresque de Clodi-Clodo, pas non plus l'asile intermittent du père Youssef, lui c'est un coin de rue comme champ de repos... avec épilogue moins réjouissant, mais lucide...

Je suis ce   Malchanceux

Mal peigné   Moins soigné

Qu'un rasta   Piteux tas

De chiffons

 Cette dépouille  Qu'on dépouille

A son gré  Sans regrets

Ni remords

Un'fois morte de froid.

 

Le monde a la beauté du regard qu'on y pose, mais la misère n'est ni belle à voir, ni à vivre, on n'est pas obligé de hurler comme un stentor avec effets tonitruants pour peindre les tableaux de la vie rugueuse comme disait Doisneau, et comme le fait Pierre Lebelâge dans cette chanson tendre et désespérée, sans jugement, sans indignation trop bien surjouée, juste un regard amical envers ces

Frères humains qui parmi nous vivez …

N'ayez les cœurs contre nous endurcis,

 

Février est arrivé, il y a encore des frimas dans l'air, mais on n'a jamais été aussi proches du printemps, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle... Même quand on est sans abri.

Norbert Gabriel

 

 

Boulevard de Clichy, un soir de Juin 2014, dans la résidence permanente de deux femmes de 6o ans environ.

 

SDF  Juin 2014 01-07-2014 19-44-14.JPG

- Avec la participation d'Henri Salvador, Claude Nougaro, Allain Leprest, Pierre Lebelâge et François Villon pour la conclusion...

- La chanson « Chiffon » de Pierre Lebelâge est dans son album « Babel » et cette chanson est une des plus belles et réussies sur ce thème de la rue.

 

 

 

 

 

 

14:34 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Il y en a d'autres, l'objet n'était pas de faire un recensement mais de croiser 3 points de vues,

De la part de Gilbert Laffaille:
Je t'en signale deux autres: "Clodo clodo" de Michel Jonasz et "La chine" de moi-même et de la même époque. Encore plus idyllique que celle de Nougaro puisque dans cette chanson j'assimilais la chine à la quête poétique… on en est loin et je n'oserais évidemment plus la chanter de nos jours…

Écrit par : Norbert Gabriel | 02/02/2015

On approche du printemps, mais hélas les sans abri ne meurent pas que l'hiver . C'est triste, et la tristesse devient colère quand on voit tous ces appartements fermés, qui passent de mains en mains et qui servent uniquement à faire de juteux placements .

...Et puis il y a un homme
Solitaire
Qui glane en passant
Un peu de chaleur
Au clin d'oeil d'une fenêtre
Où le soir épouse la lampe
Un homme qui rêve debout
Au bonjour d'une porte entrouverte
Sur le matin ... ( extrait de Dans la rue).

Écrit par : Danièle Sala | 02/02/2015

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