30/01/2016
Ecoutez, vous ne m'écoutez pas ..
Ecoutez, vous ne m'écoutez pas ..
Ce à quoi Pierre Dac ajoute « Le mieux pour comprendre les gens c'est d'écouter ce qu'ils disent.. »
C'est souvent le cas avec les chansons... Récemment, à la mort de Delpech, un internaute s'épanchait sur la chanson de ses 17ans « White is white »... Il a donc dans les 50 ans aujourd'hui, et pour lui Wight est toujours white...
Mais voici ce qui induit mes gronchonnements du jour, il y a un peu plus de deux mois, Louis Ville a publié un nouvel album, Le bal des fous, en digipack d'une sobriété à la Gréco, tout de noir vêtu... Est-ce la présentation qui a emmené des chroniqueurs sur la voie du funèbre ? Deux articles croisés, l'un semblant très inspiré de l'autre, surfent sur le thème « il est pas gai, Louis Ville » je résume, un des articles semblant plutôt évoquer Hôtel pourri (1999) qui en effet n'était très yop-la boum. Mais les temps ont changé, en 2015-2016, Louis Ville a quitté son Hôtel pourri pour une maison plus conviviale. Et dans sa rue, on rit, on chante, on s'amuse, on s 'attendrit... Ça n'empêche pas le regard lucide et aigü sur le monde, on aurait pu dire aussi que Brel n'était pas gai quand il chantait les bourgeois, les vieux, les vieux bourgeois et tous ces gens-là... Aurait résumé en disant que le Brel, il est pas gai ?
Bon, comme ces avis sur Louis Ville m'ont dérangé, parce que j'ai trouvé cet album plutôt lumineux, j'ai donc fait une copie, un CD sans rien d'autre que Louis Ville écrit dessus, et je l'ai fait écouter à des amis-voisins-relations, une dizaine de personnes dans les 30-40 ans dont certains peu attirés par « la chanson française » (mais qui sont des amis quand même, nobody is perfect ) Leurs commentaires ont été unanimes, sur la voix, sur les textes, sur son jeu de guitare. Sur l'ensemble, personne n'a commenté en disant c'est pas gai. Je n'ai pas noté en détail, mais on évoquait la puissance, l'intensité, la voix, la sensibilité, la qualité de l'interprétation, mais jamais rien de glauque, de pas gai, ça m'a un peu rassuré -déjà sur mes fréquentations- et surtout sur cet album.
Bien sûr que la perception qu'on a d'un album est assujettie -voire parasitée- par le vécu personnel, le passé ou le présent, mais tout de même...
Je l'ai perçu comme ça. (Click sur l'image)
Et voilà ce qui se passe dans sa rue....
Et chaque fois que je suis sorti d'un concert de Louis Ville, c'était avec une formidable envie de dévorer la vie.
Pour finir, je ne sais si Debronckart était gai ou pas, comme Brel, il avait mal aux autres, comme Louis Ville, et même, il disait « J'suis heureux.. » avec un soupçon de réserve toutefois...
Le bal des fous, dit-il? Peut-être, mais qui est fou, qui ne l'est pas? Si c'est Le bal des fous chantants, ça me va bien, et je veux bien danser avec eux. On n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.
Norbert Gabriel
17:28 Publié dans Blog, chanson, Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : louis ville, le bal des fous