03/10/2010
Nomade
à Délia et Alexandre Romanès, et leur cirque....
Je suis un souvenir qui marche
Voyageur qui cherche les pays imaginaires par delà l’horizon
J’ai l’âme tatouée d’un chemin destiné à n’arriver jamais
Je suis de ces oiseaux migrateurs
Jongleurs musiciens saltimbanques
Qui effacent les frontières au gré du vent
Guetteurs d’arc-en-ciel et de chemins d’étoiles
Ils inventent des musiques métissées de toutes les douleurs
Des chants de cœur battant
De cicatrices ouvertes
Et de ritournelles dansantes bulles légères de champagne
Eclats de rêves et de vie étincelles de bonheur
d’instants éparpillés gaiement le long du parcours
L’important, manouche gitan ou bohémien
Touareg ou bédouin, zingaro, romani
Ce n’est pas le bout de la route,
C’est la route
Cette longue quête sans fin à travers les pays
Comme la mémoire presqu’oubliée des temps anciens
Au début du monde, d’un seul peuple
D’une seule fraternité d’humains
Je suis de toutes les minorités
Nègre, kurde, juif, cheyenne, arménien, bougnoule, inuit,
Rescapé des camps, réserves, ghettos
Paillette de mémoire pour orpailleur du temps
Survivant quand même
Je suis un souvenir qui marche
porté par l’écho des notes d’une guitare
Ce chemin de nuage que le vent effiloche
Ce violon qui raconte dix mille ans de voyage
Cette guitare blues fragile au bord du grand fleuve
Ou rouge flamenco dans les rues de Séville
Ce chant éternel venu du fond des âges
Des baladins nomades des tziganes
Des métèques flamboyants de soleils égyptiens
Des oiseaux de passage au regard étoilé
C’est la vie qui danse et renaît chaque matin
Latcho ( d)Rom
Patchwork de traces multiples, Garcia-Lorca, Elan Noir, Django Reinhardt, Nina Simone, Nazim Hikmet, Jean Ferrat, Aragon et Ferré, et dédicace à une fillette de 10 ou 12 ans dans une voiture du métro, il y a quelques années, elle a chanté un air de son pays, avec une espèce de rage intérieure, de défi, une mini Joplin énervée, une fois la chanson finie, elle a traversé le wagon dans une indifférence unanime de la part des voyageurs, quand elle est arrivée au bout, juste avant la porte, il y avait 4 personnes assises, et dans une discussion animée, quand la fillette est arrivée à leur hauteur, pas un regard, juste un geste pour chasser un insecte importun... J’avais une pièce de 2 frs, c’était encore le temps des francs, pas cher payé pour une chanson ...
Et j’ai toujours l’image de cette gamine, avec en surimpression, cette photo de Diane Arbus...
L’enfant à la grenade,
quelque part en Amérique
Dans les années 1960-70
Diane Arbus (1927-1971), un jeune garçon dans un jardin public (à Central Park), moue, muscles crispés et regard étrange, culotte sombre et courte, bretelle gauche tombée et jouet-grenade dans la main droite...
© Diane Arbus
Elle avait un regard un peu comme lui...
J’aimerais bien dire qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle, mais parfois, j’ai du mal.
Norbert Gabriel
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18:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : rom, gitan, manouche