16/10/2008
le chat de la voisine
Le chat de la voisine
Le romantisme écologique des accords de Grenelle se frotte, au réalisme économique et se disperse au gré des ajustements réalistes.. C’est comme les grands discours d’avant les JO de Pékin, tout le monde y est allé de déclarations d’intentions définitives et de convictions affirmées, surtout de Paris, et tout le monde y est allé pour constater que le pouvoir chinois a fait ce qu’il a voulu, comme il a voulu, sans aucun respect pour les vagues promesses faites sur le plan libertés individuelles et/ou publiques. Et tous les représentants, gouvernants, éminences ont fait la génuflexion devant le réalisme économique.
En d’autres temps, un certain Adolf H avait dit « les démocraties ne bougent jamais » et de fait, la grande démocratie US a bougé quand la dictature bolchevique était en passe de faire plier les nazis. Hitler, pourquoi pas, mais le communisme, non.
Autres temps et mêmes histoires : en 1954, en plein hiver, des gens meurent de froid dans les rues de Paris, pas des clodos, des travailleurs pauvres qui ne peuvent se loger. Le gouvernement compatit et se désole, nous n’avons pas d’argent pour construire des logements. Quelques mois plus tard, la guerre d’Algérie commence, et l’état trouve un milliard de francs par jour.... Pour situer, c’est l’équivalent de 5000 Smic par jour, combien de logements ça fait ? Allez dans les 30 000 par an... De quoi loger quelques familles...
En 2008, il parait qu’en Octobre le nombre de chômeurs officiels n’a jamais été aussi bas depuis 1983. Les chômeurs ne doivent pas être au courant, étant donné le nombre de travailleurs mal logés, ou pas logés du tout, idem sur les marchés, le nombre croissant (enfin un chiffre qui croît !) de personnes seniors qui chinent les surplus et déchets de fin de marché... c’est sans doute ce que nos énarques appellent la croissance négative, que d’aucuns médisants nomment décroissance positive. Vous dansiez la carmagnole, citoyens, eh bien déchantez maintenant que vous avez un peu oublié le sens de la lutte et de l’engagement. Mais tout n’est pas si noir, dans les caisses vides de l’état, comme disait un certain, on vient de trouver quelques centaines de milliards pour les banques. L’état libéral qui se mêle de sauver la finance, c’est Marx et Lénine qui doivent rigoler, et si on les nationalisait les banques ?
Allez, une petite chanson pour la route ?
Le chat de la voisine
Je ne dessin'rai pas l'homme et son agonie
L'enfant des premiers pas qui gèle dans son nid
Je ne parlerai pas du soldat qui a peur
D'échanger une jambe contre une croix d'honneur
Du vieillard rejeté aux poubelles de la faim
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Le chat de la voisine
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de foie gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
Brève de chronologie : Yves Montand a chanté Le chat de la voisine, dans les années 56-57, quand on le vilipendait de ses engagements socio-politiques trop marqués, c’est une bonne réponse, quand on conteste aux saltimbanques le droit à l’expression citoyenne (auteur de la chanson, René Lagary).
Mon chat me conseille vivement de prendre cette chanson au premier degré, et de modifier son régime en conséquence. L’édredon, il l’a déjà, il m'a piqué le mien, pour le reste, que dalle ! Du foie gras, et pourquoi pas du caviar tant qu’on y est.
Mais les pauvres vont pouvoir travailler le dimanche au lieu de regarder le sport à la télé en grignotant des choses qui font grossir, ça montre qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.
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