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Rechercher : histoire le déserteur

Lettre pour 2009

 

 

Nous voici en 2009, Bonne Année, Bonne Santé, et caetera. Ce sera une année de récession, sauf pour les travailleurs pauvres et les chômeurs qui sont en expansion. Les SDF meurent dans les rues, les prisons débordent, les hôpitaux aussi, et étant donné les perspectives socio-économiques, ça va pas s’arranger, la précarité a toujours généré de la délinquance (ça commence avec un chèque sans provision dans les statistiques) et une fragilité sanitaire, moins d’argent, moins de soins, et on n’a plus que les urgences pour se soigner, d’où les sursaturations de ces services.

Nous avons des éminences gouvernementales qui s’occupent de tout ça, avec une efficacité dans la communication qui fait penser que tous les ministres ont reçu des lunettes roses dans leur maroquin ministériel (quand je dis « rose » n’y voyez pas de couleur politique) et demain ça sera vachement mieux, et même on rasera gratis ; en attendant, on nous prie de serrer les ceintures, et pour éviter les sollicitations qui induisent des frustrations, plus de pub dans les télés publiques. Les antiques potentats romains savaient qu’ils pouvaient se permettre pas mal de choses tant que le peuple avait du pain et des jeux. Nos contemporains potentats ont bien compris une partie de la leçon, pour les jeux ça va, pour le pain, ça va parfois moins bien. Heureusement, il y a les Restos du Cœur, et Emmaüs, mais une société moderne peut-elle se défausser de ses obligations de base sur des associations bénévoles ?

J’aimerais bien chanter quelque mélodie guillerette pleine de fantaisie et de joie de vivre, personnellement j’ai un penchant pour l’optimisme, mais, à moins d’habiter dans une campagne préservée des agitations et des convulsions urbaines, sans journaux ni télé pour ne pas voir les misères du monde, j’ai un peu de mal à yodler lala-ï-tou avec serpentins et cotillons. Pour une fois, je n’ai pas de chanson en situation, mais c’est un chanteur, poète, saltimbanque magnifique qui est mon invité, avec une lettre que les moins de 33 ans ne connaissent peut-être pas, pour les autres, ce sera un rappel. Dans un drame personnel majeur Julos Beaucarne a écrit à ses amis, au cours de la nuit même qui a suivi la mort de sa femme*, la lettre que voici:,

Amis bien-aimés,

Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre par l'amour et l'amitié et la persuasion.

C'est l'histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses trente-trois ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes deux chéris qui lui ressemblent.

Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches ; le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires vous retrouverez ma bien-aimée ; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles.

En attendant, à vous autres, mes amis de l'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

Julos Beaucarne

*Le 2 février 1975, un déséquilibré a poignardé Louise-Hélène-France, Loulou. Dans tous les débats sur la loi du Talion, le droit des victimes, sur la légitimité de la vengeance, le deuil à faire, on pourrait lire en préambule cette lettre de Julos, dont la portée universelle est de plus en plus actuelle.

 

Last but not least, malgré les vents contraires qui poussent les intermittents vers des terrains malaisés, sablonneux, escarpés, voire sans issue, la scène et les spectacles vivants bougent encore avec vaillance, et là, on partage des moments qui rendent heureux, un peu plus longtemps que le temps d’une chanson. Merci à ces artistes qui ne capitulent pas, et qui continuent à engendrer un peu de beauté humaine (merci et salut à Pierre Barouh), et grâce à ces petits moments choisis, et partagés, et en attendant la bonne année, on peut se dire qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.

 

Norbert Gabriel

 

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01/01/2009 | Lien permanent

La guerre au cochon... (avec, pas contre...)

 

juliette,helly luv,cochon



Désormais je veux chanter l´cochon
Le pâté, l´saucisson
Répétons sur cet air polisson :
"Qui c´est qu´est bon? C´est l´cochon, c´est bon!"

Je pourrais dire bien des choses
Sur son talent
Il a la couleur des roses
Sans leurs piquants.
Et puis quand on a terminé
Les bons morceaux
Reste de quoi faire des souliers
Et des pinceaux!
(Et çà c´est beau!)

Tout est bon dans l´cochon
Du groin jusqu´au jambon
C´est bon, c´est bon, c´est bon!
La rate et les rognons
La queue en tire-bouchon
C´est bon, c´est bon, c´est bon!



Couplet philosophique :

Le cochon est tellement sage
Qu´en son honneur
Je vous délivre un message
Qui vient du coeur
Battons-nous pour les droits d´l´homme
Avec raison
Puisqu´on dit souvent qu´les hommes
Sont des cochons! **


 

Guardian_angel_clarence.jpgLa nuit dernière, une espèce de fantôme, ou d'ange gardien, genre Clarence Odbody* est passé dans ma chambre avec un message important, la synthèse des travaux du professeur Tryphon Tournesol, du professeur Nimbus, et d'Albert E. secondés par le tonton de Boris Vian, celui de la java des bombes atomiques.. En substance, devant les abominations des extrémistes de l'Etat Islamique et ses disciples, nos savants en conclave ont trouvé une arme exemplaire : frappe à effet sélectif, (les non-croyants s'en foutent) écologique, bon marché : la bombe au cochon ! Si vous avez entr'aperçu le discours ahurissant d'un imam à Pontoise sur le péril majeur qu'est le cochon pour le « croyant » et l'homme en général, la solution est limpide : la bombe au cochon.. Comme dit Juliette, tout est bon, on ne va donc pas gâcher du bon saucisson de cochon pour bombarder les terroristes, une bombe à lisier fera très bien l'affaire. En recyclant utilement un sous produit dont nous n'avons pas l'usage au quotidien.

 

Si de plus, ces projectiles au cochon sont envoyés par une de ces compagnies de soldates d'élite, le « croyant » expédié ad patres mahométans est mal barré pour le paradis des combattants, zigouillé par une femme, et parfumé au cochon, Allah ne va pas apprécier..

femme yézidie.pngDes femmes yézidies, les sœurs de celles qu'on vend au marché pour quelques dollars, ont laissé la tourniquette à vinaigrette pour la sulfateuse bien tempérée. La Kalash en ustensile à rétablir la parité, ça s'impose parfois.

 Lire ici:

http://nr.news-republic.com/Web/ArticleWeb.aspx?regionid=...

 

Helly-luv combat.jpgEt comme tout finit par des chansons, voici une combattante, Helly Luv. Helly Luv est surnommée la Shakira kurde et combat Daesh avec son arme de prédilection: la chanson. Elle vient de tourner un clip près de la zone de combat en Irak contre les éléments de Daesh, clip qui a été vu plus de deux millions de fois. Ses textes engagés lui ont valu des menaces de mort de la part du groupe terroriste.

 Helan Abdulla, plus connue sous son nom de scène Helly Luv, est une chanteuse, danseuse, chorégraphe, actrice et mannequin kurde. Sa carrière a commencé en diffusant ses réalisations sur les sites de partage de musique comme Myspace et YouTube

 


 

 Pour mémoire, c'est dans la lointaine Babylone qu'il y a eu quelqu'un(e) ayant écrit sur une tablette « La femme est l'avenir de l'homme. » Et Dieu lui même, tout Dieu qu'il soit, a eu besoin d'une femme pour avoir un fils... c'est dire si parfois Dieu est limité...
Vous me direz peut-être que des femmes armées, c'est pas l'idéal. C'est pas faux. L'histoire a eu les amazones, nous avons eu Jeanne d'Arc, pour les temps présents, faites vos choix, après tout, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle/

Norbert Gabriel

 

* (La vie est belle) Clarence, l'ange sans ailes, nobody is perfect .

** Selon Juliette...

 

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27/08/2015 | Lien permanent

La magie Crolla …

Préambule: Poste .. Scriptum ...  était une séquence dans une émission de radio, "Les choses de la nuit" le dimanche de minuit à 4 h sur France Inter...  et dans cette séquence Jean-Charles Aschéro lisait la lettre d'un auditeur, souvenirs ou anecdotes partagées, avec à la fin une chanson où une musique demandée par l'auteur de la lettre. Mais ici ...

 

Ça commence par une chanson,

 

 

Dans les années 1982-84, grâce à des amis qui connaissaient Robert Doisneau depuis les années 50, nous avons eu le privilège de partager quelques repas et réveillons en famille, celle de Doisneau, ses filles et petits enfants, nous avions à peu près le même âge (avec ses filles Francine et Annette), et lors d'une des premières rencontres, à table, Robert Doisneau, délicieux conteur partageait quelques souvenirs avec Jean Gouttebaron, cet ami commun dont l'auberge était « réservée » quand venaient Vercors, Doisneau , ou les animateurs de l'Institut Lumière, qui venait de naître les lyonnais Bertrand Tavernier, Bernard Chardère... C'est dans cette auberge que s'est ébauché le projet de photos autour du film « Un dimanche à la campagne » et en conséquence l'amitié entre Doisneau et mademoiselle Azéma.

Mais Crolla ?? Voilà, lors d'une soirée, « en familles » « Bob » - il me semble que Jean Gouttebaron était le seul à appeler Doisneau « Bob », et qu'il était aussi le seul à tutoyer -dans la famille Gouttebaron, le vous était de rigueur - Bob raconte une anecdote qu'il adorait, concernant Prévert, voici :

  • Un après midi des années 50, Jacques (Prévert) est attablé avec Crolla son fils « adoptif » ils ont commandé un café, c'est une période où ils sont tous deux un peu fauchés, l'un et l'autre étant très généreux, donc régulièrement désargentés. Ils ont acheté un billet de loterie, et ils passent une bonne partie de l'après midi, devant leur café, à faire la liste de tous les cadeaux qu'ils vont faire aux copains avec le gros lot … La liste est bien fournie ... en fin d'après midi, ils quittent le bistrot, payent leurs cafés … et donnent le billet de loterie en pourboire au garçon . »

 

 

doisneau-hamilton  rec 12-04-2020 19-34-50 302x412.jpgRaconté avec le regard malicieux de Doisneau, c'est un moment délicieux. Mais, la suite est inattendue, Doisneau était un conteur né, Gouttebaron avait des souvenirs riches à partager, avec lui, avec nous, et on écoutait religieusement. Mais ... Crolla … Là j'ai glissé un mot, j'étais le seul à la table à réagir au nom de Crolla, et est née une complicité discrète avec Doisneau, qui prenait plaisir à jouer avec ça .. Lors d'une réception assez huppée à l'Institut Lumière avec toutes les personnalités de Lyon, il avait demandé à Jean Gouttebaron de l'accompagner avec « sa garde rapprochée » 3 roannais, dont deux totalement inconnus, que Doisneau prenait à part de temps en temms pour échapper à des sollicitations un peu importunes, il venait nous chuchoter un truc anodin à l'oreille, genre «  Regardez un peu les têtes qu'ils font en se demandant qui sont cette belle brune et ce barbu... »  et on échangeait quelques mots sur Crolla, ce qui état encore plus ésotérique pour les invités de la belle société des remparts d'Ainay . (Pour les étrangers à la vie lyonnaise, les remparts d'Ainay, c'est le 16 ème Auteuil-Neuilly-Passy, l'aristocratie bourgeoise dans toute sa splendeur.) Pour le contexte global, ce genre de réception regroupait des invités au style vestimentaire plus « Jours de France Images du monde » que la mode des fortifs ou de la rue, Et Doisneau avec son col roulé noir sobre ( et sa casquette titi parigot) accompagné entre autres d'une grande brune en robe longue indienne , c'était … une photo de Doisneau en tableau vivant.

 

Quelques années plus tard « Crolla » a été le sésame qui a ouvert toutes les portes celles d'Higelin, Moustaki, André Hodeir, Yves Robert, Henry Fabiani, Emmanuel Soudieux, Marcel Azzola ... portes ouvertes en grand, d'autres se sont entr'ouvertes, plus ou moins brièvement, question de circonstances, Raymond Devos, Henri Salvador.. mais ceci est une autre histoire ...

Avec la petite musique de la guitare de Crolla ,

 


 


 


 

Norbert Gabriel

 

 

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12/04/2020 | Lien permanent

Play List...

 Play it again …

R Capa Leica.jpg

 

C'est ça la couleur d' l' équipe de France
Entre bleu d'outre-mer et d' Provence
Tu prends un Lillois, Marseillais
Un Rital un peu polonais
C'est rouge orange, jaune, vert, bleu, Indigo, violet

Mustapha Dupont
Quand il allait à la commune de Bécon
Il disait comm' ça,
Mes ancêtres s'appelaient les Gaulois

Abdou Mamadou
Diplômé des universités
D'un peu partout
Mamadou Abdou de notre
Ambassade de Moscou

Et moi au milieu
Qui ne sais pas très bien
Où sont enterrés mes aïeux
Et moi au milieu
Mon sang est-il rouge
Ou blanc ou bleu
P' t' êt' les trois, Mustapha...

Elle est à toi cette chanson, à toi Mustapha Dupont, que Gilbert Bécaud chantait il y a quelques décennies, il aurait pu aussi dédier à Mamadou Abdou tombé au champ d'horreur de Verdun ou du chemin des Dames « C'était mon copain, c'était mon ami .. »


C'était mon copain
C'était mon ami
J'écoute la ballade
De la Mort, de la Vie
Le vent de la frontière
Veut consoler mes pleurs
Mais l'eau de la rivière
A d'étranges couleurs

Cependant dans les bois
Un mystérieux concert
M'a dit qu'il faut garder
L'espoir à tout jamais
Car ceux qui ont bâti
Ensemble un univers
Se retrouveront tous
Puisqu'ils l'ont mérité

O mon vieux camarade
Mon copain, mon ami
Parmi les terres froides
Je te parle la nuit
Et ton pesant silence
Est un mal si cruel
Que j'entends ta présence
Parfois au fond du ciel

Louis Amade.1953

 

Avec le printemps prochain les play-list électorales nous promettent que la « Chanson pour l'auvergnat » sera l'hymne perso, le credo et la ritournelle qui va fleurir dans les chemins de campagne. Parfois, au vu des résultats et des suites données aux promesses, c'est plutôt une autre chanson de Brassens qui me vient sur le bout de la langue

 

Sans être tout à fait un imbécile fini,
Je n'ai rien du penseur, du phénix, du génie.
Mais je n' suis pas le mauvais bougre et j'ai bon cœur,
Et ça compense à la rigueur.

Quand les cons sont braves
Comme moi, Comme toi, Comme nous, Comme vous,
Ce n'est pas très grave.
Qu'ils commettent,
Se permettent Des bêtises, Des sottises,
Qu'ils déraisonnent,
Ils n'emmerdent personne.
Par malheur sur terre
Les trois quarts Des tocards

Sont des gens Très méchants,
Des crétins sectaires.
Ils s'agitent, Ils s'excitent,
Ils s'emploient, Ils déploient
Leur zèle à la ronde,
Ils emmerdent tout l' monde.

Si le sieur X était un lampiste ordinaire,
Il vivrait sans histoir's avec ses congénères.
Mais hélas ! il est chef de parti, l'animal :
Quand il débloque, ça fait mal !

Si le sieur Z était un jobastre sans grade,
Il laisserait en paix ses pauvres camarades.
Mais il est général, va-t-en-guerr', matamore.
Dès qu'il s'en mêle, on compt' les morts.

Mon Dieu, pardonnez-moi si mon propos vous fâche
En mettant les connards dedans des peaux de vaches,
En mélangeant les genr's, vous avez fait d' la terre
Ce qu'elle est : une pétaudière !

 

Depuis Bécaud et Brassens, les ponts de Paris et de partout ont vu de l'eau passer et repasser, comme les nuages qui regardent ça de haut, ils ne sont pas les seuls .. Histoire de Piaf ?


Nous sommes maîtres de la terre
Nous nous croyons des presque Dieu
Et pan ! le nez dans la poussière
Qu'est-ce que nous sommes : des pouilleux

Et là-haut les oiseaux
Qui nous voient tout petit, si petits
Tournent, tournent sur nous
Et crient : Au fou ! au fou !

 

Ça c'était le chant des oiseaux migrateurs qui ont survolé la Syrie récemment, heureusement, ils volaient assez haut pour éviter les mauvais coups. Ce ne fut pas le cas pour quelques reporters qui ont laissé leur vie sur les lieux de combats, comme Gerda Taro, Robert Capa, Gilles Caron, Rémi Ochlik, Marie Colvin et presque 2000 reporters journalistes.

 

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Dédié à Rémi Ochlik et Marie Colvin

 

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                                                                à Gilles Caron,

 

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                                                       Gerda Taro et Robert Capa


Dédié aussi à Ambrose Bierce, le vieux gringo qui était allé rejoindre à l'âge de 71 ans les rangs de l'armée du Nord de Pancho Villa pendant la guerre civile qui suivit la révolution mexicaine de 1910 et n'a jamais été revu.

A Bierce 2.jpg

 Extrait du « Dictionnaire du diable » d'Ambrose Bierce:

 Cynique: Grossier personnage dont la vision déformée voit les choses comme elles sont, et non  comme elles devraient être.

 et pour les citations « Répétition erronée d'une déclaration d'autrui. Extrait repris avec des erreurs »

Un exemple : « Le 21 ème siècle sera mystique ou ne sera pas. » Cette phrase qu'on a lue sous différentes versions n'a peut-être jamais été prononcée  par Malraux, mais ce serait  la synthèse d'une soirée de débat.  Depuis, vous avez entendu qu'il serait religieux, ou spirituel, ce XXI ème siècle, ce qui n'est pas tout-à-fait la même chose. (Voir les notes très documentées de Brian Thompson, les liens sont en bas de page)

Et pour le spirituel-mystique-religieux, et les reporters de terrain, saluons les gens de radio qui sont à peu près les seuls à pouvoir donner des nouvelles du Tibet. (France Inter ce jour)

Le Tibet en 2012, est totalement bouclé par la Chine, et en voie d'asphyxie. Mais ce n'est pas un gros enjeu stratégique pour l'Europe. Et puis c'est loin. Alors ...

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C'est la tache rouge, là dessus, peut-être que les oiseaux migrateurs qui passent par là-bas nous ramèneront des échos moins préoccupants avec le printemps, peut-être ... 

On n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.

Norbert Gabriel

 

 et tout en haut, Robert Capa et son Leïca M3.

(Mai 1954 en Indochine sans doute une des dernières photos de Capa)

 

Avec la gracieuse participation de Pierre Delanoë, Louis Amade et Gilbert Bécaud, Brassens, Jules Gallaud et Raymond Asso, pour les extraits de chansons.

 

 

26 Février. Complément: La phrase mythique sur le mystique, ou religieux ou spirituel est remise en perspective dans la note très complète de Brian Thompson, transmise ce jour, voici le lien pour la consulter:

https://docs.google.com/file/d/1ph4F_PnklQwyrs_koxwIdxGfI...

 

Et si vous êtes curieux de savoir comment un américain devient un expert émérite de la chanson francophone, en plus de préciser les variations sur Malraux et le spirituel-religieux-mystique, c'est là

https://docs.google.com/open?id=1Qwc8wOeMswJIPklDls_-h3Su...

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Mon enfance rouge

 

Mon enfance rouge...

 

Le temps des cerises... et le chiffon rouge..

 

Quand nous chanterons le temps des cerises

Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au cœur

Quand nous chanterons le temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur

 

Ça a commencé avec le temps des cerises, celles qui nous étaient promises par le cerisier loué pour la saison. Car nous avions dans un grand pré, une huitaine  de cerisiers devant la maison, (celle évoquée dans les tartines à Pierrot) et chaque famille pouvait louer son cerisier pour l'été. Des grosses cerises bien juteuses, dont on pouvait se barbouiller à l'occasion, pour se faire la peau rouge de Cochise, Aigle Noir, ou Yawatha. Le temps des cerises, c'était le prélude à l'été et aux grandes vacances.

Et puis ça a continué  par la grâce d'une rentrée à la nuit tombante, en hiver, en longeant le monastère à l'heure de vêpres, ou un truc comme ça, ce fut la révélation des chants choraux, par les Frères Maristes de Saint Genis Laval, producteurs de la très réputée Arquebuse de l'Hermitage, une potion-liqueur médicinale élaborée avec 33 herbes secrètes cueillies dans les collines environnantes. Un élixir que chaque famille se devait d'avoir dans sa pharmacie, avec l'aspirine, du Rhône bien sûr, de l'eau oxygénée, et du mercurochrome. Avec ça on était paré pour survivre à toutes les avanies de santé et de genoux écorchés. Mais les frères ne jouaient pas que de l'alambic, ils chantaient aussi vêpres, en latin et en chœur, avec orgue, et c'était magnifique. Jusque là, je ne connaissais que les chanteurs, d'opéra ou de chanson, Caruso et Montand, Chaliapine et Rina Ketty, Trénet et Renata Tebaldi, Luis Mariano et  La Callas. Les chœurs des Frères, ça m'a révélé aussitôt une vocation foudroyante d'enfant de chœur, en habit rouge comme il  se doit. Les cerises, la tenue d'enfant de chœur, le rouge était mis.

Par ailleurs, mon ébéniste de grand père, tout passionné d'opéra et de bel canto qu'il fût, avait des sympathies pour les communistes, pas tellement ceux de Moscou, mais ceux de Yougoslavie, et Tito, parce qu'il avait réussi l'inimaginable, fédérer la Yougoslavie, et par sa relative indépendance vis-à-vis du Kremlin.

Ce qui précède explique pourquoi j'allais au catéchisme et parfois au patronage (pour faire des courses sur échasses) avec « Pif le chien »  sous le bras. Le curé, connaissant le communisme de mon grand père - courant Peppone-Don Camillo- ne s'en fâchait pas plus que ça. D'un côté, le curé nous racontait Jésus et ses potes, de l'autre l'école publique nous enseignait la république et ses mérites, Jésus voulait qu'on s'aime les uns les autres, les communistes voulaient l'égalité et le partage des richesses, c'était cohérent.

C'est  pourquoi j'en suis venu très vite à la déduction personnelle que Jésus était le premier communiste de l'histoire avec ses principes de partageux. Quid des partageux ? ça on l'avait appris à l'école publique, c'était ainsi qu'on fustigeait les socialo-communistes vers 1900. Ceux qui voulaient partager, comme Jésus. Et pour preuve de l'excellence de ma théorie, le drapeau communiste est rouge, les cardinaux sont en habit rouge, l'internationale est rouge, il était donc patent que Jésus, Marx, Pif le chien, le Père Noel étaient d'une même famille , celle des lendemains qui chantent le temps des cerises. Rouge, vous dis-je !

 

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps

La première faille dans les enseignements du catéchisme, ce fut le coup des indulgences... Ah là là, les indulgences ... Mon schisme  personnel commençait. Pour les mécréants, ou les oublieux, l'indulgence est un avatar de la confession et de l'absolution, avatar qui dispense de la peine, et il y eût quelques prélats rapiats qui vendaient des indulgences, passez la monnaie. Des indulgences, il y en avait plusieurs, je résume, ça pouvait s'acheter comme les homards, tarif selon grosseur, (tiens encore du rouge !)

Petit schéma du principe : un gros péché = une grosse pénitence, mais on peut racheter la pénitence avec une grosse indulgence, et/ou un gros chèque.. Deux observations-réflexions concomitèrent avec cette histoire ; dans les environs immédiats de mon périmètre de vie, je ne voyais pas de pécheurs assez riches pour acheter les indulgences  pour des péchés qu'ils ne commettaient d'ailleurs pas. Dans l'ensemble, on avait le péché modeste, on bricolait au mieux dans la peccadille,  il y avait des chapardeurs, des menus gredins, rien que du véniel qui se lave d'un coup d'éponge confessionnelle, pas besoin de casser la tirelire, les confessions se terminaient toujours par 3 Pater et 5 Ave, ça se fait comme qui rigole,  en moins de 3 minutes et en pilotage automatique.

Donc, évalué à cette aune, on ne devait pas être des voyous de haut vol, à part les vols de cerises... car, par pur souci d'égalité et de fraternité, il fallait bien s'assurer que les cerises du voisin avaient le même goût que les nôtres, celles de nôtre cerisier de location. La réflexion qui suivit l'observation, ce fut que les grosses indulgences, les gros péchés, et les grosses factures y afférent  c'était réservé aux riches. Une espèce rare dont je n'avais pas de spécimen en vue pour vérifier la nature de leurs turpitudes sur-tarifées. En résumé, le cri du cœur, « C'est pas juste » résumait le fond du problème. Nous on n'avait pas les moyens, et ces péchés à géométrie variable, c'était de l'injustice.

Mais ma réflexion,  je l'ai gardée en mon for intérieur, je ne suis pas allé faire le raisonneur qui la ramène, je sentais bien le sujet sensible, et peu propice à un débat avec le curé, parce que c'était un brave type, et je pressentais bien que j'allais lui faire de la peine avec mes questions de suppôt de Pif le chien. J'ai gardé mes questions dans un coin, me réservant d'aborder le sujet plus tard avec Dieu him-self, à la prochaine occasion. Qui ne s'est pas encore concrétisée.

 

Mais quand reviendra le temps des cerises, sifflera bien mieux le merle moqueur..

Et tu vas pouvoir enfin le porter  Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras  Plein d'amour de justice et de joie

 

En toute logique, j'aurais dû aussi me vêtir de rouge, j'y ai pas pensé, le rouge intérieur devait me sembler suffisant, un peu comme le rouge sang universel. Il me plait de penser que je suis un fragment d'universel, et si ça se trouve c'est vrai ? On n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.

 

Norbert Gabriel

 

PS : après ce rouge lyonnais, tendance Beaujolais, je suis devenu auvergnat, par naturalisation chansonnière. Mon initiateur es-guitare était un religieux d'un ordre missionnaire, et parmi les premières partitions il y eût « Chanson pout l'auvergnat » comme c'était à Riom, j'étais raccord, avec les paroles, la musique et la géographie. Et vous allez voir comme c'est étonnant la chanson, en trottinant sur des sites et forums du web, j'ai virtuellement sympathisé avec une internaute, dont au fil des mois, j'ai appris qu'elle est d'Auvergne, et pas seulement, elle vit à 3 kms de Riom, et de mieux en mieux, elle venait parfois faire ses courses dans le magasin que tenaient mes parents, son frère habitait dans le même immeuble, 14 rue St Amable, voilà pourquoi, avec Georges, nous chantons pour Danièle, (c'est un private joke)

 

Elle est à toi cette chanson

Toi l'auvergnate qui ce matin

M'a retrouvé ce fameux nom

De mon professeur de latin

Ce n'était rien qu'un souvenir

De l'année de mes quatorze ans

Quand la guitare venait sourire

Sur un Fa majeur triomphant...


 

(tous ceux qui ont débuté en essayant de faire un grand barré sur les 6 cordes d'une guitare modèle Brassens, comprendront de quoi il s'agit, et du sentiment de victoire absolue quand les six notes sonnent clair)

Car tout finit par des chansons, et parfois, ça commence aussi par des  chansons...

 

 

 

St Thomas.jpg

Ici finit la France, ici commence l'Auvergne

 

(avec l'aimable participation de Jean-Baptiste Clément pour les cerises - de monsieur Clément- comme l'a chanté Michel Fugain, dont "Le chiffon rouge" de Maurice Vidalin est toujours à portée de main)

C'était plus beau qu'un Evangile
C'était des mots de maintenant
Mais il faudrait que nos enfants
N'attendent pas comme on attend
Qu'elles mûrissent les cerises
Que nous chantait Monsieur Clément

 

 

 

 

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Pollen dans la tourmente, aux actes, citoyens !!


LETTRE OUVERTE

La chanson balance entre show et bizness, entre art mineur ou pour mineures, entre ritournelle dansante et chant révolutionnaire. Dans tous les cas, elle est l'art populaire par excellence, d'accès immédiat et au quotidien Tout le monde a une chanson dans le coin de l'oreille; chanson d'amour, chanson de marche, berceuse, chanson engagée ou dégagée, tout le monde chante, ou presque.


Ce préambule explique pourquoi nous sommes attentifs aux actions-chanson des différents médias. Avec une attention particulière aux médias institutionnels qui oeuvrent pour en montrer toutes les facettes, pas seulement les stars et néo stars qui squattent les sommets des hit top.
La plupart des artistes qui ont marqué la chanson ont commencé « petits » dans des petits lieux, dans des spectacles en première partie, scènes parfois confidentielles et années d’apprentissage ... (sauf Gérard Manset qui n’a jamais fait de scène et Hallyday qui est né idole des jeunes) Et tous ces artistes ont arpenté les sentiers de la création en attendant les
autoroutes du succès. Mais au début du sentier, il faut des Canetti, Monique Le Marcis, Max Amphoux, Claude Dejacques et quelques autres relais indispensables pour que les voix qui chantent vous arrivent dans l’oreille. Pour que les artistes « en développement » puissent se développer autrement qu’en culture intensive tendance poulet dopé aux hormones... Un des acteurs majeurs de la promotion de la chanson, depuis 40 ans, pas au sens marchandisage, mais au sens découverte de nouveaux talents, une des voix historiques de France Inter, c’est Jean-Louis Foulquier. France Inter doit beaucoup à ces fous de radio que sont José Artur (et pas Arthur, s’il vous plait) Claude Villers, Pierre Bouteiller, Jacques Chancel, Jean-Christophe Averty, Kriss, Mermet.... et à ces génies de la technique radio, dont l’archétype est Yann Paranthoën, des créateurs de sons de génie, le mot est souvent galvaudé, mais là, il prend tout son sens.
Aujourd’hui, en ce début d’été 2008, la direction de France Inter vire l’émission Pollen de la grille de rentrée (on vire Foulquier, et aussi l’émission) avec pour raisons : la nécessité de diversifier les programmes. Sous-entendu, Pollen est une émission de vieux.... j’en conclus qu’on est vieux à 30-40 ans, car je suis toujours épaté de constater le mélange de générations des publics de Pollen. Publics de très jeunes, de moins jeunes, et de seniors, qui découvrent dans une même soirée Thomas Dutronc, Kwal, Tiken Jah Fakoly, ou Juliette, Baloji, Daniel Fernandez...
Je vous mets les sous-titres, pour les noms peu connus : Kwal, c’est du slam musical avec un trio à cordes, Baloji, un belge congolais, Tiken Jah Fakoly, un ivoirien aux textes puissants...
Et les d’jeuns de Tremblay venus applaudir Baloji, s’emballent avec les délires de Juliette, et les moins jeunes qui viennent pour Thomas Dutronc à Nanterre, font un triomphe à Kwal... Et ces soirées se passent dans ces banlieues qu’on dépeint toujours comme des territoires sauvages sans foi ni loi. Dans des salles remarquables de confort d’écoute et de confort tout court. Durant ces années, je n’ai pas assisté à toutes les émissions publiques, mais je suis allé plusieurs fois à Nanterre, Clichy-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, Tremblay en France, jamais un incident, jamais un quelconque souci de sécurité, même quand il faut prendre le RER à des minuits passés.
Alors, je me demande bien quels motifs inspirent les autorités des programmes en décrétant que Pollen, c’est de la chanson de vieux... Si ces théoriciens de la programmation écoutaient la radio (on ne leur demande même pas d’aller assister à un concert Pollen en banlieue, quelle horreur, il faut être intrépide, irresponsable, inconscient, pour aller à Tremblay écouter Juliette Noureddine ou Marie Cherrier à Nanterre, une vieille de 22 ans et demi...) s’ils écoutaient la radio, messieurs les chefs des programmes éviteraient ce genre de bourde, insultante pour les auditeurs et spectateurs qui ne peuvent se reconnaître dans cette cornichonnerie majuscule.
Dire que Pollen n’est pas diversifié, j’aimerais qu’on me précise le sens de diversifié. Qu'on mette à la retraite les vieillards de 65 ans, ça peut se défendre, mais en l'occurrence, les raisons avancées seraient "un manque de diversité des programmes Pollen, et un public vieillissant". Dans cette logique, il faut bannir de l'antenne Aznavour, Anne Sylvestre, Juliette Gréco, Higelin, Brigitte Fontaine, Moustaki, Hallyday, out of limit, les écrivains, les musiciens, les comédiens de plus de 65 ans, place aux jeunes ! Et les comédiennes de plus de 40 ans, des vieilles selon Stevie... Et Jeannie Longo qui s’obstine à remporter des titres de championne de France à 49 ans, mais ils ne respectent rien ces vieux ! Quant à Albert Jacquard, Hubert Reeves, Théodore Monod, Alain Rey, et autres savants de quatre fois 20 ans, c’est un scandale de les voir ou les entendre sur des antennes nationales soucieuses de rajeunir les cadres.
(Les cadres, c’est surtout l’intérieur du cadre qui est l’important, il me semble ??)

Pollen H lettre.jpg


Diversité, dites-vous ? Mais Ray Léma, Touré Kunda, Cesaria Evora, Youssou N’Dour, Idir, Dee Dee Bridgewater, Cheb Khaled, Rachid Taha, Richard Desjardins , Pierre Akedengue, Doudou N’Diaye Rose, Rachid Taha, ça fait plus de 20 ans qu’on les entend dans Pollen, Abd al Malik, il était invité bien avant d’être récompensé par les instances du show biz... Claire Diterzi, elle était dans Forguette Mi-Note, et dans Pollen, il y a bien quinze ans , et les Voleurs de Poules qui ont pas mal tourné avec Pollen, étaient drivés par un certain Stéphane Sansévérino, Olivia Ruiz, avant de s’enfuir de la StarAc, c’est au pied des scènes des Francofolies de la Rochelle qu’on pouvait la trouver en 2000/2001...
Je ne vais pas vous faire l’inventaire, c’est pratiquement tout le gotha de la chanson qui est passé dans Pollen, et ces artistes étaient invités au début de leur parcours, pas en venant au secours du succès. Bien sûr, il n’y a pas eu beaucoup de produits labélisés Nouvelle StarAc, on ne peut pas tout faire, heureusement...
Alors bon, qu’on vire Foulquier pour âge limite, comme Philippe Carles et Alain Gerber sur France Culture, un des plus émérites chantres de tous les jazz, l’âge ne fait rien à l’affaire, comme disent les politiciens octogénaires...
Alain Gerber présente plusieurs émissions, histoire et histoires du jazz, écrivain de talent, il sait faire chanter le jazz dans les mots; il a presque failli me faire faire aimer le be-bop, comme TiMal, le magazine musical qui suit Pollen m’a parfois convaincu du talent de certains rappeurs,
Que leurs émissions soient supprimées sur le simple fait de l’âge de leur créateur, je prends ça comme une offense personnelle, ça veut dire que cette diversité culturelle que j’aime retrouver n’est pas la bonne diversité, ça veut dire que ces publics de banlieue, ces prétendues crapules multiraciales avec qui je partage des moments de musique extraordinaires, ne sont pas les bonnes fréquentations ( ou alors c’est Pollen qui a une bonne influence sur eux ?)
Mais je vous le dis tout net, le jour où une émission publique-concert se fera à Neuilly, avec Doc Gynéco, Faudel et Hallyday, je ne suis pas sûr du tout de faire le voyage, pour cause d’incompatibilité génético-musicale. Sauf si on glisse Bernie Bonvoisin en résurgence d’Antisocial... Et Enrico Macias quand il chante, et qu’il parle de fraternité... Pour la suite, et les effets éventuels des protestations sur la suppression de cette émission, rendez-vous à la rentrée, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.

Norbert Gabriel

Post-scriptum : depuis quelques mois, il semble que la nouvelle mode de gouvernance s’apparente à la pose de banderilles, ces piques plantées sur l’échine du taureau, qui finissent par le fatiguer après un sursaut initial. Ainsi toutes ces mesures de réformes qu’on retire aussitôt quand la bête réagit trop fort, ainsi la pantalonnade de la vraie fausse commission de l’audiovisuel, dont les propositions sont ignorées par un diktat présidentiel, ainsi le décalage des programmations radio, liées à l’existence d’artefacts produits par les labels majors, alors qu’il y a un formidable développement de la communication par Internet, où chaque artiste peut être présent par un MySpace, que son disque soit produit ou autoproduit, il est visible, et en écoute. A cet effet, pour revenir à la diversification et à l’ouverture musicale, par quelle aberration France Inter a supprimé TTC, il y a 2 ou 3 ans, la seule émission ouverte aux artistes autoproduits ? Tous Talents Confondus, on est pile poil dans l’essence du service public, mais le service public en général est en train de se faire karchériser dans une sorte d’indifférence passive. Aux actes, citoyens, c’est le moment de mettre un post scriptum à vos bulletins de vote.
PS 2 : la plupart des gens de radio qui font les émissions sont « producteurs-délégués » avec un statut de cachetier, c’est-à-dire payés au jour le jour, et éjectables de même. Statut semblable aux intermittents, sans limite d’âge. Le producteur-délégué est co-responsable sur le plan judiciaire du contenu des émissions, mais il n’est pas propriétaire de l’émission.


Concrètement,que pouvons-nous faire ?  Envoyer des cartes, des lettres à :


Direction de France Inter, 116 av Pt Kennedy 75016 Paris,

Ou des mails : dans ce cas voici une adresse pour donner
votre avis sur la question de la suppressionde Pollen :
courriel : cat.folies @ wanadoo.fr

 

photos NG:   Baloji, Hubert-Félix Thiéifaine-Paul Personne (Pollen Le tremblay 03/2008) Thomas Dutronc (Pollen Nanterre 2007)

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Premières parties

 … en chanson,

 «Make love 

Last chance

Happy Birthday 

No choose

No cheese 

But I say Mister B »

 

Traduction

 « Faire l'amour, la dernière chance, bon anniversaire, pas de choix, ou pas de fromage,

mais je dis monsieur B... »

 Explication et contexte (et pas texte con, quoi que...)

C'est souvent l'occasion de découvrir des artistes quand ils sont invités en première partie, surtout quand il y a une certaine cohérence avec l'artiste principal. Un trop grand décalage n'est pas forcément profitable à l'harmonie du spectacle, Orelsan en première partie d'Anne Sylvestre, je ne suis pas sûr que le public d'Anne Sylvestre trépignerait avec enthousiasme.

Une expérience récente me laisse très réservé sur l'intéret de certaines premières parties. Dans une belle salle parisienne pas très loin de Pigalle, la vedette qui va présenter un nouvel album et un nouveau spectacle a invité un groupe en première partie. Ce qui part d'un bon sentiment. Et à 20h pile, ça commence. Musicalement pop rock, textuellement 100% anglais. Bon. Durant les 30 minutes, je saisis, dans l'ordre des chansons : « Make love » puis « Last chance » puis « Happy Birthday » puis «  No choose, ou No cheese » puis « But I say Mister B »...

Si je fais une tentative de traduction de ces réminiscences, ça donne donc : « Faire l'amour, la dernière chance, bon anniversaire, pas de choix, ou pas de fromage, (à moins que ce ne soit pas de choix dans le fromage pour l'anniversaire?) mais je dis, monsieur B. » Moi je dis drôle d'histoire … Avant de me traiter de turlupin malengroin qui ne comprend rien aux nouvelles tendances de l'anglo-saxon dans la chanson, et qui manque de recul au motif que l'anglais n'est pas ma langue familière, deux ou trois précisions : la première fois que j'ai entendu « Fleuve profond » et le negro spiritual, « Sometimes I'fell like a motherless child » ou «  Swing low, sweet chariot » ou « Nobody knows the trouble I've seen » j'étais en première année d'anglais classique, et je n'ai pas eu besoin de traduction pour être touché au plus intime, pour saisir toute la dimension émotionnelle de ces chants.

Idem 20 ans plus tard avec « The end » des Doors, même si mon anglais avait évolué, les termes d'argot poétique ne me sont pas familiers, mais ce long texte d'écorché vif n'avait pas besoin de sous titres pour en comprendre la signification, un chant désespéré, un immortel sanglot* ...

Et ce n'est que plusieurs années plus tard, après avoir souvent écouté cet album et ces 11 minutes de pur génie -avec 1'15 d'intro guitare solo- que j'ai cherché la traduction, pour un ou deux détails à préciser. Et le texte traduit n'a pas déçu la formidable émotion de la première écoute.

Mais revenons à notre première partie. Donc après la synthèse du texte saisi en 5 ou 6 bribes, j'ai eu une bonne demi-heure pour « analyser » la chose, le temps de démontage de tout le fourbi de la première partie et du montage du fourbi de la vraie soirée. Qui commence donc à 21 h, ce que des petits malins ont pressenti, puisqu'ils arrivent à 21 heures, et se glissent vers les premiers rangs, car en bas, c'est public debout, et le spectateur imprudent qui fait un pas de côté se fait aussitôt piquer sa place. Et ceux qui viennent d'arriver et qui ont déjà le téléphone en main pour faire des photos floues ou de travers, n'ont pas l'intention de dégager la place qu'ils viennent d'usurper.

Ainsi, les innocents qui sont arrivés à 20h, ont eu une demi-heure en anglais, une demi-heure de déménagement-aménagement, et ça fait quand même un peu longuet. Pour ma part, j'ai pu meubler en essayant de trouver quelque chose de positif sur la première partie, la seule question en suspens étant finalement: "C'est birthday avec no choose ou no cheese...?" Ça fait quand même léger comme souvenir de spectacle. Et sans être un anti anglosaxon primaire, il me semble que les artistes qui font de la scène devraient peut-être songer à ceux qui les écoutent, au cas où ils auraient quelque chose à leur dire.

Parce que la chanson de cette première partie ne m'a pas raconté grand chose. Et je ne suis pas sûr que les frenchies qui jaspinent english pour faire moderne aient vraiment quelque chose à dire.

Billie Holiday, Vladimir Vissotski, Mahalia Jackson, Maria Callas, Carlos Gardel ou Amy Winehouse n'ont jamais eu besoin de faire des pseudos effets de langue pour taper au coeur et au corps.

Tout ça m'a donné l'occasion de réécouter « The end », pour vérifier un ou deux détails, en voilà deux versions, un live à Toronto, expurgé, et la version studio intégrale.

                                                                     « The end »

 doors rouge.jpglive Toronto 1967

 http://www.dailymotion.com/video/x86kw_doors-the-end-live...

 (10'38 de scène, il manque un couplet très violent et provocant, suggéré par une partie musicale incandescente, auto censure  suite à des problèmes d'interdiction, ou coupure de la la vidéo ? Si c'est le cas, le morceau aurait duré 13 minutes ..)

Et ici, l'intégrale: http://www.youtube.com/watch?v=aGmAmJFUvzM (11'47 sur l'album)

Mais il arrive que l'artiste invité en première partie soit une vraie découverte, c'est arrivé souvent, ce qui montre bien qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.

Norbert Gabriel

 *Dédié à Jim Morrison, de la part de Musset :

 Les chants désespérés sont les chants les plus beaux

Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

 

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Dominique est partie ...

 

 

dominique-bouzon.jpg

Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux

Tu aurais pu vivre encore un peu

Tu aurais pu rêver encore un peu
Te laisser bercer près de la rivière
Par le chant de l'eau courant sur les pierres
Quand des quatre fers l'été faisait feu

Tu aurais pu jouer encore un peu

On aurait pu rire encore un peu
dans la beauté des choses éphémères
Caresser nos flûtes et lever nos verres
Sans s'apercevoir qu'on était heureux

Tu aurais pu jouer encore un peu

 

Il y a des jours où une phrase qu'on avait trouvée très juste, sans en éprouver tout le sens, vous revient en uppercut foudroyant :

'Si j'avais su que je l'aimais autant, je l'aurais aimée encore davantage. » avait écrit Frédéric Dard il y a quelques années... voilà Dominique, ce que j'aurais dû te dire au cours des brèves rencontres, et des promesses de rendez-vous pour parler de ton amour des souffles magiques que tu offrais avec tes flûtes. Il y avait tous les sortilèges des légendes éternelles, tous les enchantements de la musique venue du fond des âges et qui porte en elle le chant des hommes dans tes notes aériennes . Un musicien est un lien entre tous les humains, tu es la musicienne qui a voyagé  dans toutes les musiques pour en exprimer le souffle profond, la respiration essentielle, vitale, celle de l'âme universelle, immatérielle comme la brise qui passe, partagée par tous les vivants, de n'importe quel pays, dans une langue naturelle qui n'a pas de frontières, celle de la musique.

Peut-être qu'il y a un paradis des musiciens, où tu retrouveras quelques étoiles filantes qui ont laissé leur trace scintillante dans nos mémoires, Danièle Messia, Django ou Crolla qui se sont éclipsés entre 35 et 45 ans mais qui continuent à briller au firmament des souvenirs.  (et Roland Kirk..)

Et dans les caresses complices des vents oiseleurs qui reviennent à chaque nouveau printemps, il y aura toujours l'écho de ta flûte, comme le chant d'une fée discrète qui brodait ses dentelles de notes dans les chansons de Bïa, ou dans cette Traversée qui nous a fait partager la symphonie des flûtes, du piccolo à l'octobasse. Pure et limpide, dans la quête sensible du sublime.

 

Est-ce trop demander sur mon petit lopin,
Planter, je vous en prie une espèce de pin,
Pin parasol de préférence.
Qui saura prémunir contre l'insolation,
Les bons amis venus faire sur ma concession,
D'affectueuses révérences.

Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie,
Tous chargés de parfums, de musiques jolies,
Le Mistral et la Tramontane,
Sur mon dernier sommeil verseront les échos,
De villanelle, un jour, un jour de fandango,
De tarentelle, de sardane.

 

C'est ce mardi 6 mars 2012 que Dominique Bouzon rejoint son petit lopin de terre marseillaise.

 

Norbert Gabriel

 

(Merci à Jean Ferrat de son intro, avec un mot changé, pour Dominique. Et salut à Georges...)

 

 Quelque beaux témoignages à lire ici  (merci à Sophie P. pour  l'info)


http://www.citizenjazz.com/Dominique-Bouzon-Jour-et-puis-...

 

Domiz  and co.jpg

 

Extraits de presse


Avec la fluidité d'un discours qui se veut aussi percutant, elle utilise toutes les techniques connues : slap à la flûte basse, voix-instrument à l'unisson, chant, pizzicato, jeu de langue, timbre de clés. Un cas insolite, une première dans l'histoire de la flûte consiste à trouver des lignes de basse à l'octobasse sur Just Friends, en référence à Chet.                                    Jazz magazine, 09/2003 ; disque d'Emoi

 

On entend dans ce disque du ney, de l'orgue, de la percussion, du synthé, du sax... ce sont les flûtes. [...] Et surtout, elle swingue ! Donc, si vous aimez la flûte, la bonne musique et la sérénité, procurez-vous rapidement ce petit chef-d'œuvre.

                                                              Mathieu Jouan, Citizenjazz.com, 06/2003 : Disque « Elu  »


Traversières et Traversée : rencontre avec la flûtiste Dominique Bouzon :« Je souffle dans l'herbe du chemin »,  nous raconte la flûtiste Dominique Bouzon. Pour illustrer ce propos, cette musicienne nous fera entendre des extraits de son disque La Traversée, composé de standards comme «Just friends» et de compositions personnelles.                   
France Culture ; Black  and  Blue 24/11/2003


A l'appui des techniques de re-recording, de compositions originales intéressantes et - qualité rare !- d'un goût sûr en musique, servie par un jeu abouti qui lui permet une éxécution sans failles, elle arrive à vous captiver bien plus que ne le feraient de nombreux musiciens de jazz [...]. Le disque se laisse écouter de bout en bout, sans qu'apparaisse la moindre des lassitudes. [...] Pour les amateurs de flûte(s) et de... Musique

 

                                                               Jean-Jacques Taïb, Jazz hot- 06/2003 : disque Sélection

 

 

 

"Jour" le deuxième disque solo de Dominique Bouzon, produit par Art et Synergies Musicales, est paru en février 2006. Il est distribué par Musicast.

 

 

 

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Welcome chez les Ch'tis !

 

 

Elle est à toi cette chanson,

Toi le chtimi qui sans façon

A donné un morceau de pain

à un immigré clandestin...

 

L'article L.622-1 du Ceseda punit de cinq ans de prison toute personne qui aura apporté une
aide à la circulation irrégulière d'un étranger en France. Nombre de membres de familles ou d'élus sont menacés de poursuites...

 

Eh oh, fais gaffe le ch’ti, et l’auvergnat aussi, vous tombez sous le coup de la loi, passibles d’embastillement, amendes, casier judiciaire, fichier Stic et tout le fourbi ... Citoyen, attention, même avec un Pass navigo de la RATP, t’es fiché, classé, cible pub potentielle, alors tu penses bien que si tu donnes un sandwich à un clandestin pour lui éviter de tomber d’inanition, t’es fait mon gars, le clandestin reprend son chemin, et toi « ... cinq ans de prison (pour) toute personne qui aura apporté une aide à la circulation... » Circulez, y a rien à boire ??? si en plus tu aggraves ton cas en lui donnant une bouteille d’eau...

Je comprends de mieux en mieux Leprest « quand j’ai vu, je bois double ! »

Du côté de Calais, un débat récent radio a mis en évidence que la majorité des gens qui aident les clandestins à survivre sont issus de structures associatives souvent chrétiennes. Voilà des dangereux hors-la-loi, idem les communistes,"les partageux"* idem les musulmans, car un bon musulman est un hors la loi potentiel, un présumé outlaw qui n’a plus sa place sur le territoire français. Et pourquoi ça s’il vous plait ? Parce qu’un bon musulman doit respecter quelques règles de base, parmi lesquelles l’aumône. Normalement un bon chrétien devrait faire la même chose, l’aumône, mais il semble que les bons chrétiens se fassent rares dans les rues et les chemins. Et un croyant qui fait l’aumône, ou qui partage un bout de pain, ou qui aide un frère humain en détresse va tomber sous le coup de la loi s’il n’a pas pris la précaution de s’assurer que le malheureux est bien un malheureux officiel, et pas un malheureux clandestin, ou un clandestin malheureux. C’est comme ça depuis la nouvelle civilisation des années 2009, « aimez-vous les uns les autres, sauf ... » Sauf les imprévoyants qui n’ont pas prévu le passeport pour « être aimable » pour avoir le privilège d’être secouru en cas de péril. Quant aux sauveteurs providentiels, idem, outlaw.

Art L622... délit de solidarité. Interdit, prohibé...  Condamnables celles et ceux pour qui fraternité n’est pas un terme exclusivement estampillé bleu blanc rouge.

Les gens de nulle part
Sont tous de quelque part

Ils ont tout simplement perdu leur paradis
Ils sont les rescapés d’immenses tragédies
Qu’on nomme avec pudeur
Bavures de l’histoire

 

Qui sont-ils ces gens de nulle part ? Qu’est-ce que je pourrais dire à Luc 7 ans, Roman 6 ans Clara 5 ans  ? leur répondre en chanson ? en bande dessinée ?

Un petit garçon est venu me voir tout à l'heure
Avec des crayons et du papier
Il m'a dit "je veux dessiner un homme en couleur
Dis-moi comment le colorier".

Je voudrais qu'il soit pareil à moi, quand je serai grand
Libre très fort et heureux
Faut-il le peindre en bleu, en noir ou en blanc
Pour qu'il soit comme je le veux.


J’ai eu envie de dire :  « Tiens voilà une bonne question, demande à Hugues Aufray la bonne réponse... »

Si tu le peins en bleu, fils, il ne te ressemblera guère
Si tu le peins en rouge, fils, on viendra lui voler sa terre
Si tu le peins en jaune, mon fils, il aura faim toute sa pauvre vie
Si tu le peins en noir, fils, plus de liberté pour lui.

S'il fallait trouver une morale à ma chanson
Je crois qu'il faut dire à tous les enfants
Que la couleur ne fait pas l'homme.


Du côté de Calais, il y a des gens en détresse, il y a des gens qui n’acceptent pas de regarder ailleurs, qui pensent que le devoir de solidarité et la non assistance à personne en danger priment sur les arguties législatives, comme cet article l 622, qui est en contradiction avec les directives européennes. Et je commence à être convaincu que nous sommes tous des européens humains. Y a-t-il des humains clandestins de l’humanité ?

Bon, alors, comment on fait pour reconnaître un clandestin ? ça je sais pas, mais je vais me renseigner. Ce délit de solidarité serait tout-à-fait opposable à Coluche et l’abbé Pierre, mais ils sont intouchables, ils ont émigré vers d’autres cieux. Où on ne demande pas de passeport, ni de visa, ni de carte de séjour. Un jour ou l’autre, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.

Norbert Gabriel

 

avec la complicité bienveillante de Georges Brassens (Chanson pour l'auvergnat)    Herbert Pagani (Les gens de nulle part) et Hugues Aufray (Les crayons de couleurs adaptation d'un chanson anglo saxonne, écrite dans les années 60, quand l'apartheid était la loi en Afrique du Sud, et les pancartes White only banales aux USA)

*"les partageux": c'est ainsi qu'on appelait les communistes vers 1900, et dans mon innocence enfantine, j'étais fier de dire au catéchisme que mon grand père était un partageux, un communiste... Le curé a levé les yeux au ciel, pour un curé, c'est assez normal, je ne sais pas ce qu'il y a vu, et s'il a vu quelque chose, il m'a demandé qui était mon grand père... Giovanni Païer, Jean Païer, quoi ! Ah je vois... le curé avait l'air amusé... En ce temps là, c'était Don Camillo et Peppone qui squattaient les écrans de cinéma, et un communiste italien est une sorte d'exception idéologique, qui déteste le Pape, mais irait bien faire les 400 coups avec Jésus et sa bande de va-nu-pieds. Du côté de Calais par exemple.

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Tranche de vie, et d'été.

 

Tranche de vie (et Hadopi)

 

Dimanche 5 Juillet, 23h55, Bld Barbès, Paris, dans ma voiture, j’attends tranquillement au feu rouge qui régule l’entrée de la rue Simart sur le boulevard... en écoutant une nouvelle émission de France Inter, ça parle de Cuba et de musique...

Ça pimponne derrière moi, un fourgon de police arrive à vitesse réduite, et passe benoîtement au rouge. Et continue tranquillement son p’tit bonhomme de chemin. Et ça me fait penser à Hadopi... Mais c’est n’importe quoi, gueule un diablotin intérieur qui aime susciter la polémique !!!

Mais je ne me laisse pas déstabiliser par cet olibrius virtuel, et je continue ma rotation patiente pour trouver une place de parcage pour mon char automobile ( je fais une poussée éruptive de québécois élémentaire, car je viens de raccompagner deux cousines du Québec, des vraies, qui ont teinté leur parlure de ce parfum unique made in joual) Donc, entre le feu rouge escamoté par le char policier, et la foultitude d’interdictions qui m’obligent à tourner pour trouver une place conforme aux obligations, je m’introspecte le cabochon sur toutes ces atteintes liberticides qui sont inscrites dans le code de la route. Pas spécialement parce que la loi m’en veut personnellement, mais sous prétexte d’éviter les accidents et les dommages à autrui, on m’oblige à respecter la priorité à droite, oui à droite, ce qui est une souffrance permanente pour ma conscience crypto-gaucho-anarcho-libertaire. On m’oblige à respecter des limitations de vitesse, même de nuit, sur autoroute déserte, quand mon fringant coursier 4 cylindres turbotés, freins à disques (pas des vinyles, ni des CD, c’est de la mécanique), pneus Michelin grand cru Bibendum 3 étoiles, et phares longue portée, quand ce Pégase de la route serait tout disposé à foncer à 145 chrono comme qui rigole, mais non, interdit, 130 max....

On m’oblige aussi à conduire à jeun, ou presque. Quand j’ai passé mon permis, un alcoolo motorisé responsable d’ un accident bénéficiait de circonstances atténuantes « l’a pas fait exprès, l’était saoul » Aujourd’hui, c’est circonstances aggravantes, t’as même plus le droit de manger un sandwich Bérurier en téléphonant à ton banquier, ou à ta copine, paf, P.V. !!! Quid du sandwich Bérurier ? Voilà, prendre une baguette , l’ouvrir dans le sens de la longueur, et disposer successivement trois tranches de saucisson, puis un morceau de bœuf bourguignon, puis un demi camembert, vous arrivez à l’autre bout de la baguette, il reste la place pour le dessert, une religieuse au café (ou au chocolat, c’est selon vos goûts) et pour faire glisser une demie de Beaujolais, ou de Rosé de Provence ; voilà un repas complet, équilibré selon les préceptes diététiques de Béru. Qu’est-ce qu’on disait au fait ?? Ah oui, c’est interdit au volant. Même au feu rouge. Que le fourgon de police escamota à 23h 55, ce dimanche soir. Bien sûr, je comprends que l’urgence d’une intervention nécessite des décisions parfois à la marge, voire hors de la marche normale des véhicules, mais là, ce n’était pas le cas, le fourgon roulotta tranquillement vers Barbès sans excès de vitesse, sans agitation superflue. Donc il y a des feux facultatifs, je ne sais pas ce qui les distingue des feux impératifs, ou alors je n’ai pas la qualification pour évaluer entre le facultatif et l’impératif, ce doit être ça.

Et pourquoi donc ça t’a fait penser à Hadopi ? M’interlocutez-vous avec à-propos ? Ben le code de la route, tiens pardi ! Le dit code a pour but d’éviter les accidents et de préserver des vies humaines, si possible. Au prix d’un arsenal de contraintes liberticides, puisque je n’ai pas le droit de franchir les stop, les lignes jaunes ou blanches, ni les feux colorés... Sauf le feu vert, qui est dans le sens de l’histoire depuis longtemps, même s’il ne le savait pas. (le vert de l’écolo, pour passer sans péril vers l’avenir)

Hadopi ,c’est comme le code de la route, ça part d’un bon sentiment, mais il faut le faire évoluer, et ne pas se tromper de cible. Et qui dit code, loi, régulation dit forcément contrainte. Le tout est d’évaluer quel sera le seuil de tolérance de ces contraintes, et les limites.

Par rapport aux années 50, un automobiliste de 2009 hurlerait à la mort devant toutes ces interdictions : interdit d’être ivre au volant, interdit de rouler à 200 avec une Ferrari, une Porsche, une Bugatti, une Jaguar, une Alfa-Roméo, une Mercédès, interdit de rouler avec 12 passagers dans une Fiat 500, ou une Deuche Citron, interdit de rouler sans assurance, ben oui, l’assurance auto n’est devenue obligatoire qu’en... 1958 !

Toutes ces contraintes qui ont amputé la liberté de l’automobiliste ont été imposées pour des questions de sécurité. Comme la ceinture du même nom. Quel était l’alibi d’Hadopi ? Préserver la création mise en danger par l’idée que tout étant gratuit sur Internet, il est devenu inconcevable pour pas mal de gens d’acheter de la musique, c’est totalement has-been comme attitude, et pour beaucoup l’idée de droit d’auteur est une notion surréaliste, qui n’aurait plus lieu d’exister... Ce qui nécessite des mises au point sur le statut de l’artiste, et rapidement.

Car tout le monde est bien d’accord pour payer l’ordi, les abonnements, les fournisseurs d’accès et tout le fourbi, on veut bien payer les tuyaux, mais pas ce qui circule dedans. J’aimerais bien que ça fonctionne aussi pour le carburant de ma vénérable voiture, mais non... C’est bête... Je dois être un peu has-been comme type.

Bon, il faut que j’y aille, traverser la France (en respectant les feux rouges) pour aller faire des confitures de mûres avec Luc et Clara, et pouvoir m’arsouiller au passage avec les pavés montargois, les nougâtines de Nevers, les pastilles de Vichy, pour la digestion sereine, et à moi les succulences fromagères du Cantal, de l’Aubrac et autres paradis verts. Et les derniers bulletins du front m’informent que la récolte de mûres s’annonce généreuse. On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.

 

Norbert Gabriel

 

Pour la route agréablement musiquée à la carte, quelques bons vieux disques "L'homme de la Mancha" donnera la sérénade à la toute nouvelle  "Princesse Micomiconne", avec  un "Zipholo" de Chris Gonzales, et je suis en vue de Montaligère, et justement l'écho de Ricet...

Cré vin dieu!

Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Y s'en viennent on sait pas d'où
Y s'en vont par un autre bout
Voilà l'été, c'est l'invasion des vacanciers.


C'est les vacances, c'est la transhumance
Les vacanciers, c'est comme les sauterelles
Quand ça tombe, c'est pire que la grêle
D'un seul coup, on en voit partout
Y a vraiment que la pluie qu'arrive à en venir à bout, ouh!


C'est les vacances, c'est la transhumance
Les vacanciers, y sont comme la pluie
Quand elle vient, on lui dit merci
Mais on se sent mieux quand elle est partie
Cré vin dieu!
Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Y a qu'une chose que je comprends pas
C'est pourquoi qu'y viennent ici
Moi, quand je veux des belles vacances
Je monte à Paris
!

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