05/11/2009
Coup de fatigue
Coup de fatigue ! (dans la presse chanson)
- Vous chantez les louanges des saltimbanques de la chanson ? En somme, vous sifflez dans un violon ?
- Y a de ça... (dialogue entre le bouc maker et moi un soir de blues)
A quoi on sert ? Depuis quelques mois les pré-avis de décès dans la presse se succèdent, et les avis de décès suivent parfois. Pour ce qui nous concerne, nous les plumitifs faisant dans la fanfreluche musicale, la situation est simple, d’une part, les lecteurs se font de plus en plus rares, et d’autre part, est-ce qu’on sert à autre chose que s’astiquer le nombril en publiant nos enthousiasmes pour des artistes, à qui ça doit faire plaisir, d’accord, c’est déjà ça, mais après ?
Ça tourne en rond, en petits ronds circonscrits à notre cercle restreint. Sans doute hors des modes et des tendances, « Pardonnez-nous lecteur, si nous sommes un peu moyen-âgeux ».
Car c’est le temps du fast-read et des journaux distribués à l’entrée du métro, et jetés sur le quai 2 minutes après. On survole les titres, on regarde le zapping, et on se dit qu’on est informé. Bon. Alors pourquoi s’obstiner à faire des articles de plus de 5 lignes pour parler de tel album ou de tel spectacle ? Et pourquoi faire un truc de 40 pages quand la plupart des récepteurs de la newsletter n’ouvrent même pas la une ? On s’est bien mis « Le doigt dans l’œil » c’était écrit.
Chorus a disparu par manque de fonds, (pas par manque de fond) dans les 5000 abonnés si j’ai bien suivi. Ce qui ne signifie pas 5000 lecteurs, car dans les bibliothèques médiathèques, Chorus est beaucoup consulté, mais ça n’entre pas dans le calcul économique de l’éditeur.
Et si une revue comme Chorus n’a pas trouvé des lecteurs assez nombreux pour s’abonner et payer le juste prix d’une revue de référence, que peut attendre une revue web modeste ? Même gratuite, le lectorat est absent. C’est donc que cette revue est sans intérêt. Si vous avez une autre interprétation ? Mais je n’attends pas grand-chose, gueuler dans le vide n’est pas très efficace, je constate que nous n’avons pas beaucoup de lecteurs, il est donc superflu de leur demander leur avis, c’est l’avis de ceux qui ne lisent plus qui serait utile.
Donc, si par un heureux hasard vous êtes arrivé à ces lignes, et si vous connaissez « Le doigt dans l’œil » vous pouvez mettre un mot dans la rubrique commentaire..
Dernier détail, nous avions avec Chorus, un point commun, à peu près le même nombre « d’abonnés » mais la grosse différence c’est que nous n’avons pas le même nombre de lecteurs, Chorus c’était aussi tous les lecteurs de biblio-médiathèques qui épluchaient leur magazine de 200 pages avec fidélité. Ce qui donnait pour Chorus un lectorat réel beaucoup plus important que le nombre d’abonnés et d’acheteurs au numéro. Mais si tout le monde chante, et connaît la chanson, il faut en conclure que la presse chanson doit faire dans le pipole pour être achetée, ou consultée. L’observation vaut pour tous les médias, ou presque. Sans le pipole à la une, et si possible, avec des infos un peu crapouilleuses, pas de salut.
Un exemple : Est-il cohérent que le superbe album d’une de nos très rares chanteuses de jazz n’ait que très peu de presse ? Pourtant, Harmonia Mundi et le Chant du Monde, c’est une référence, mais c’est pas assez pipole. Même France Inter tombe dans le travers. Moi je tombe de haut dans ce gouffre de palinodies médiatico-showbizesques. Et comme dit l’autre, Les trompettes de la renommée sont de plus en plus mal embouchées.
Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes
Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes,
J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon
Et me gratter le ventre en chantant des chansons.
Si le public en veut, je les sors dare-dare,
S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare.
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir.
Je vais suivre ton conseil, tonton Georges, mes scribouilles, je vais les garder dans mes cahiers, sans brin de laurier, ni trompette, mais avec un brin de lavande, quand même...
Je sais qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle, mais ma foi, je doute...
Norbert Gabriel alias « le bouc maker » de la revue web « Le doigt dans l’œil »
www.ledoigtdansloeil.com
20:04 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : presse, chanson, médias
Commentaires
Ce constat est très lucide... même s'il est navrant! Je m'étais fait la même remarque au sujet de CHORUS où j'avais été un des premiers à mettre l'information sur Myspace: résultat décourageant, j'ai eu en trois mois... neuf réactions !!! Sur une site spécialisé "chanson" où la plupart de mes 1000 et quelques "amis" sont des gens de la chanson... (à titre de comparaison j' ai eu une trentaine de commentaires sur... Jean Sarkozy en une semaine... pipole...pipole...) Vous avez également raison lorsque vous dites que ce constat est général: il est valable pour la littérature, le théâtre, les livres pour la jeunesse... presque tout. Nous sommes en train de toucher le fond. Ce qui est bien c'est qu'en principe, après, on donne un grand coup de pied et on remonte. En principe... Quant à France Inter c'est vrai aussi mais ça fait déjà longtemps que le virage a été pris. Que dire alors de son actuel directeur qui chantait jadis avec Patrick Font "On s'en branle" ... Déjà ?
Écrit par : Gilbert LAFFAILLE | 07/11/2009
Je ne correspond pas tout à fait à la requête pour laisser un message puisque je connais pas le doigt dans l'oeil mais je me dois de laisser un commentaire. Toutefois je faisais donc partie des 5000 abonnés de Chorus et j'attendais avec impatience son arrivée dans ma boîte aux lettres. Aujourd'hui, je cherche la même information sur internet pour compenser le manque et je trouve des petits bouts de chorus à travers différents blogs...(animés par des anciens de la revue). Malheureusement, la rentabilité est le mot à la mode à notre époque et le financier passe avant le reste. Je garde l'espoir de revoir chorus poindre à ma lucarne, peut être via un autre canal de distribution, et je vous rejoint quant à la difficulté de capter un lectorat par internet, (les oiseaux sont de passage), mais il arrive parfois de capturer dans les filets de ses commentaires de jolis poissons (clin d'oeil à Gilbert LAFAILLE).
Je reviendrai donc régulièrement sur votre blog que j'ai découvert par hasard via le blog de Fred Hidalgo, et ce sera ma maigre contribution à votre motivation pour continuer à écrire.
A bientôt.
Écrit par : chti31 | 18/11/2009
Oui,je me souviens de Gilbert Lafaille et de ses belles chansons qui passaient à la radio dans les années 70 80 comme Le Président et l'éléphant,je ne connais pas Chorus,mais j'ai été abonnée longtemps à Paroles et chansons,je crois que ça n'existe plus(?),c'est vrai que,grace à internet,on peut encore écouter ces saltimbanques de la chanson,ou chez soi bien sûr avec les disques,même si ils "grattent" un peu à force de les écouter,comme Jean Vasca"Amis soyez toujours",Jacques Bertin,Marc Ogeret,Jean Dussoleil,Gérard Pierron qui chante Couté,etc...C'est bien de chanter leurs louanges,je vais me pencher sur la question et aller faire un tour au Doigt dans l'oeil.Moi même,j'écris,surtout des poèmes et des contes,il m'est arrivé d'écrire des chansons aussi.Allez,encore un soir de blues...Bonne nuit et à bientôt.
Écrit par : Danièle Sala | 09/01/2010
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